«Nettoyage» à Gaza. Avec sa rhétorique très personnelle, Donald Trump a proposé samedi pour déplacer les habitants de l’enclave palestinienne en Égypte et en Jordanie. D’où vient cette pensée? Est-ce possible? Le Parisien fait le point.
«Nettoyage» à Gaza. Avec sa rhétorique très personnelle, Donald Trump a proposé samedi pour déplacer les habitants de l’enclave palestinienne en Égypte et en Jordanie. D’où vient cette pensée? Est-ce possible? Le Parisien fait le point.
Le républicain, de son avion présidentiel, a proposé d’envoyer les habitants de Gaza aux pays voisins, en Égypte et en Jordanie. « Nous parlons de 1,5 million de personnes, et nous ne faisons que nettoyer cela », a-t-il déclaré aux journalistes à bord de l’Air Force One.
Cette décision pourrait être, selon lui, «temporaire ou à long terme». « Je préfère m’impliquer dans certaines nations arabes et construire un logement ailleurs où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois », a-t-il expliqué.
Sans surprise, les paroles du républicain ont provoqué une réaction au sein du gouvernement israélien. Le ministre d’extrême droite des finances, Bezalel Smotrich, a salué une «excellente idée», jugeant que les Palestiniens «pourront établir une vie nouvelle et belle ailleurs». Dimanche soir, Benjamin Netanyahu n’a pas réagi.
Pour sa part, le Hamas a fustigé la proposition, jugeant que les habitants de Gaza «échoueront» ce plan «car ils ont frustré tous les projets de déplacement (…) pendant des décennies», a insisté son bureau politique. Une «condamnation» partagée dimanche soir par le président palestinien, Mahmoud Abbas. Le chef de l’autorité palestinienne «établit des contacts urgents avec les dirigeants des pays arabes et européens et avec les États-Unis», a déclaré sa présidence dans un communiqué de presse.
Pour sa part, le djihad islamique, un autre mouvement armé à Gaza, estime que les commentaires du président américain encouragent seulement «les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité».
Le scénario d’un déplacement total (ou partiel) des Gazans est une demande récurrente de l’extrême droite israélien, assure que Vincent Lemire, professeur d’histoire à l’Université Gustave Eiffel. «L’année dernière, le ministre israélien Bezalel Smotrich a même mis un objectif idéal de 100 000 à 200 000 Palestiniens à Gaza.»
À l’extrême droite, l’idée de déracinement palestinien à Gaza est souvent mentionnée, sous le terme «deuxième nakba», en référence à l’exode de masse des Palestiniens après la guerre arabo-israélienne de 1948. Soutenant cette proposition, Donald Trump utilise également la même rhétorique «ambiguë» utilisée par les défenseurs de l’Exode, juge l’historien. «Ce projet d’expulsion est présenté sous des raisons humanitaires. En partant, les Palestiniens pouvaient fuir leurs terribles conditions de vie à Gaza, commencer une nouvelle vie … mais ne vous y trompez pas: l’expulsion massivement des civils contrevient au droit international, c’est le nettoyage ethnique. »
Malgré son impact, un tel mouvement de population a «peu de chances» d’être mis en œuvre. Tout d’abord parce que les pays voisins n’en sont pas favorables. Jordan a déjà fait savoir dimanche qu’il a «fermement» rejeté tout exode «forcé» des Palestiniens. « La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens », a insisté son ministre des Affaires étrangères, Ayman Safadi.
De même, en Égypte, «le président Abdel-Fattah al-Sissi avait déjà refusé un afflux massif de réfugiés dans son pays, quand Antony clignote (Ancien secrétaire d’État des États-Unis) lui avait soumis l’idée en 2023 », se souvient Didier Billion, directeur adjoint d’Iris.
Enfin, il est difficile d’imaginer que les Gazes eux-mêmes acceptent ce scénario. «Les Palestiniens ont compris que s’ils quittaient leur terre, ils ne reviendraient pas. Les exodus précédents l’ont montré: les camps de réfugiés au Liban, après les exilés palestiniens de 1948 et 1967, sont devenus des quartiers à part entière, avec leur propre maison. Lorsque nous quittons un territoire, nous ne revenons pas », insiste sur le milliard de Didier.
Si ce plan reste a priori difficile à réaliser, les déclarations du républicain ne sont pas insignifiantes. Ils révèlent la «symbiose entre l’extrême droite israélienne et la nouvelle administration Trumpian», souligne le chercheur. En fin de compte, ces remarques offrent surtout un tremplin pour les idées jusqu’ici confinées à certains cercles radicaux. «Pour un activiste d’extrême droite, pour défendre ce plan, c’est une chose. Le fait qu’il soit désormais soutenu par le président de The Leading World Power en est un autre », résume Vincent Lemire, qui le voit comme« un point de basculement ».
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