Dans l’incroyable aventure NorthvoltJe n’arrive pas à croire à quel point le gouvernement Trudeau a prouvé, du moins jusqu’à présent, qu’il était beaucoup plus « brillant » et meilleur « stratège » que le gouvernement Legault.
Selon le bras droit de Justin Trudeau dans le projet québécois de la centrale Northvolt Six, François-Philippe Champagne, ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, le gouvernement fédéral n’a pas encore versé à Northvolt un sou des 1,34 milliard de dollars qu’il s’était engagé à investir durant la phase de construction de la centrale.
Si le projet n’est pas réalisé, Ottawa ne perdra pas un sou !
Pendant ce temps, l’ancien superministre Pierre Fitzgibbon, que François Legault qualifie de « génie des transactions financières », a convaincu le gouvernement de la CAQ d’injecter immédiatement plus d’un demi-milliard de dollars dans l’aventure Northvolt. Cela représente près de 40 % de son engagement de 1,37 milliard de dollars pour cette phase de construction.
En octobre 2023, le gouvernement Legault a accordé un prêt garanti de 240 millions de dollars pour permettre à Northvolt d’acquérir les vastes terrains de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand. Et en décembre 2023, le gouvernement de la CAQ a acquis une participation de 270 millions de dollars dans la société mère Northvolt AB.
L’IMPLICATION DU FONDS
Ne voulant probablement pas rater une si belle opportunité selon Legault et Fitzgibbon, il n’en fallait pas plus pour que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) investisse elle aussi quelque 200 millions $ dans l’acquisition d’une participation dans la multinationale suédoise Northvolt AB.
Réalisé en novembre 2023, le financement de la Caisse, sous forme de dette convertible dans la société mère, devait contribuer à la réalisation du projet québécois Northvolt Six.
Un fait important qui n’était pas connu lors de l’annonce du projet à la fin septembre 2023. Selon Paolo Cerruti, cofondateur de Northvolt et PDG de Northvolt en Amérique du Nord, la Caisse avait bel et bien été impliquée dans l’arrivée de Northvolt au Québec.
« Impliquée dans le processus depuis plusieurs mois, la Caisse a contribué activement à l’arrivée de notre future usine au Québec, a expliqué M. Cerruti. Nous sommes très heureux de pouvoir nous associer à un investisseur institutionnel majeur de long terme qui a à cœur le développement économique et énergétique du Québec. »
Quant à la Caisse, voici comment elle a justifié son investissement de 200 millions de dollars dans Northvolt AB.
« La chaîne de valeur des batteries intéresse grandement la CDPQ car, en plus d’avoir un impact positif sur la transition énergétique, nous croyons qu’elle connaîtra une forte croissance au cours de la prochaine décennie et nous souhaitons en faire profiter nos déposants », a déclaré Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe du Québec à la CDPQ. « Il s’agit d’un secteur porteur pour le développement économique du Québec et nous souhaitons le soutenir. »
La Caisse a été impressionnée par Northvolt : « Disposant d’une technologie éprouvée et validée par ses clients qui sont des manufacturiers majeurs en mobilité durable, Northvolt opère sa première gigafactory en Suède et développe actuellement d’autres projets d’expansion en Europe, en plus de celui récemment annoncé ici au Québec. »
UN AN PLUS TARD…
Les graves difficultés financières de la maison mère Northvolt AB, qui vient de licencier 1.600 employés en Suède, ont eu pour conséquence de remettre en question le démarrage de la construction de l’usine québécoise Northvolt Six.
Cette usine québécoise devait avoir une capacité de production annuelle allant jusqu’à 60 GWh, avec des installations de production de matériaux cathodiques actifs, de cellules et de matériaux recyclés, permettant une véritable production circulaire de batteries sur place.
Alors qu’Ottawa a été assez sage jusqu’à présent pour ne pas dépenser un sou dans l’aventure Northvolt, Québec a déjà investi 710 millions $ à grands risques !
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