« Putain, monsieur, nous allons mourir, nous allons mourir putain… Nous allons mourir, monsieur ! » Au premier jour du procès pour l’assassinat de Houcine Hakkar, le 16 décembre, la salle bondée était pétrifiée d’émotion. Jurés, parties civiles, journalistes et public se sont retrouvés happés dans cette soirée du 8 mars 2020, comme s’ils étaient assis sur la banquette arrière d’une voiture poursuivis – par erreur – par deux trafiquants de drogue armés d’un fusil. Mitrailleur MP5.
Ceux-ci tireront vingt-huit fois. L’enregistrement sonore relaie l’appel au 17 de la future victime, un mécanicien sans incident, touché à la tête, et de son passager. Quatre minutes de terreur. Des supplications, des cris, des explosions, puis le silence. Mort en direct.
Pendant une semaine, la cour d’assises du Doubs a été plongée au cœur d’une guerre sanglante entre deux clans surnommés « Picardie » et « La Tour », désireux d’étendre leur zone de chalandise dans la ville de Planoise, jusqu’à Besançon. Un procès rendu extraordinaire par l’accès aux messages cryptés échangés entre ces dealers… Leur erreur : faire une confiance aveugle à l’application Sky ECC, finalement décodée par les autorités.
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