L’Australien de 52 ans était détenu depuis cinq ans dans une prison britannique, après s’être réfugié pendant sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres.
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Poursuivi pour avoir exposé des centaines de milliers de documents américains confidentiels, Julian Assange a quitté le Royaume-Uni à bord d’un avion, lundi 24 juin. L’Australien de 52 ans a négocié un accord de plaidoyer de culpabilité avec la justice américaine. Il est incarcéré depuis 2019 dans une prison de haute sécurité près de la capitale britannique, après avoir passé sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres, afin d’éviter son extradition.
Julian Assange est désormais poursuivi pour un seul chef d’accusation (« complot en vue d’obtenir et de divulguer des informations relatives à la défense nationale »). Aux termes de cet accord, il doit pouvoir rentrer gratuitement en Australie et avec ses proches. Franceinfo revient sur la fin d’une procédure judiciaire qui a duré près de quatorze ans.
Cet accord intervient alors que le Premier ministre australien Anthony Albanese a appelé le 21 mai à mettre fin à l’emprisonnement de Julian Assange. « rien à gagner » lors de son incarcération, a-t-il déclaré, estimant que « trop c’est trop ». Les poursuites contre Julian Assange « ne peut pas continuer indéfiniment »avait déjà frappé le Premier ministre australien début 2024.
Selon Emma Shortis, chercheuse au groupe de réflexion The Australia Institute, interrogée par l’AFP, même à Washington « j’ai reconnu que cela devait cesser ». « Il était tout simplement impossible que cela ne devienne pas un problème pour l’alliance américano-australienne »elle analyse.
Les États-Unis n’ont pas encore commenté l’accord entre la justice et Julian Assange. Le gouvernement australien a commenté ce résultat, estimant que l’affaire Assange avait « a traîné trop longtemps ».
Les autorités américaines accusent l’Australien d’avoir rendu public en 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Julian Assange, alors visé par 18 chefs d’accusation, risquait théoriquement jusqu’à 175 ans de prison en vertu de la loi américaine sur l’espionnage. Parmi les documents divulgués figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.
Durant la campagne présidentielle américaine de 2016, Julian Assange a également révélé plusieurs milliers de courriels piratés du parti démocrate et de l’équipe de la candidate Hillary Clinton. Ces révélations ont suscité de vives louanges de la part de son adversaire Donald Trump. Selon la CIA, ces documents auraient été obtenus auprès d’agents russes, ce que dément WikiLeaks.
En 2011, cinq journaux (dont New York Times, The Guardian Et Le monde) des partenaires de WikiLeaks avaient condamné la méthode de la plateforme, pour avoir rendu publics des télégrammes non expurgés du Département d’État américain, estimant qu’ils étaient susceptibles de « mettre certaines sources en danger ».
Après avoir quitté le Royaume-Uni lundi en fin d’après-midi à bord d’un avion privé à l’aéroport de Stansted à Londres, Julian Assange doit comparaissent mercredi devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, un territoire américain dans le Pacifique. Il devrait être condamné à 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire au Royaume-Uni, ce qui lui permettrait de rentrer rapidement et gratuitement en Australie. « Il y a un accord de principe entre Julian et le ministère de la Justice »a déclaré sa femme, Stella Assange, à la BBC.
« Il a plaidé coupable, mais ce qui compte c’est qu’il soit libre », a réagi sur franceinfo Antoine Vey, l’un des avocats de Julian Assange. Dans la nuit, le compte WikiLeaks X a diffusé une vidéo dans laquelle on voit l’homme monter à bord d’un avion. « C’est un immense soulagement pour toutes les personnes qui (…) ont suivi le sort de Julian Assange »a estimé l’avocat.
Pour Antoine Vey, cette libération « C’est aussi l’occasion de tordre le cou à cette mythologie » selon lequel WikiLeaks mettait en danger les citoyens américains. « Personne n’a été mis en danger par ses informations. De plus, les Etats-Unis (…) ont conclu un accord qui montre clairement que cela n’a jamais été le cas », il dit.
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