trois livres pour comprendre l’œuvre de l’écrivaine guadeloupéenne disparue
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trois livres pour comprendre l’œuvre de l’écrivaine guadeloupéenne disparue

trois livres pour comprendre l’œuvre de l’écrivaine guadeloupéenne disparue
Maryse Condé, ici en juillet 2021, à Gordes.
Arnold Jerocki/Getty Images Maryse Condé, ici en juillet 2021, à Gordes.

Arnold Jerocki/Getty Images

Maryse Condé, ici en juillet 2021, à Gordes.

LITTÉRATURE – Une page se tourne dans l’histoire de la littérature française. L’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé est décédée dans la nuit du lundi 1er avril au mardi 2 avril, à l’âge de 90 ans, a-t-on appris auprès de sa famille à l’Outre-mer. Le 1er, qui rappelle son immense œuvre marquée, entre autres, par des sujets comme l’esclavage et la maternité.

Née en février 1934 à Pointe-à-Pitre, Maryse Condé a publié une trentaine de romans ainsi que des pièces de théâtre et des essais. Souvent nominée pour le prix Nobel de littérature, elle ne l’a jamais reçu, même si elle a reçu un prix alternatif, en 2018, pour ses récits sur « les ravages du colonialisme et le chaos du postcolonialisme ».

N’avez-vous jamais lu aucun des textes du regretté auteur ? HuffPost présente ci-dessous trois romans de Maryse Condé pour découvrir son œuvre.

Ségou

Publié en 1984, Ségou est souvent le roman le plus cité de Maryse Condé. Son histoire suit le déclin du royaume Bambara (qui couvre une grande partie du Mali actuel) sur près de 200 ans jusqu’à l’arrivée des colons français à la fin du XIXème siècle. Et ce, à travers le destin extraordinaire des quatre frères Traoré : Tiekoro, Siga, Naba et Malobali.

Les deux tomes de cette puissante saga historique ont rencontré un grand succès à travers le monde (notamment aux Etats-Unis). Moins en Guadeloupe, où son auteur a longtemps été perçu comme un étranger », un Africain qui parlait de l’Afrique », dit-elle dans les années 1990. En 2018, les choses ont changé, comme en témoignent l’accueil chaleureux et les hommages après l’attribution du Nouveau Prix Académique de Littérature à Stockholm.

Moi, sorcière Tituba…

Maryse Condé poursuit son œuvre influencée par le passé colonial de l’Afrique avec la publication, en 1986, d’un autre roman qui marque sa carrière : Moi, sorcière Tituba… Récompensé par plusieurs prix littéraires, celui-ci nous ramène au XVIIe siècle, mais cette fois aux États-Unis.

Au cœur de ce roman, on retrouve une figure historique originaire de la Barbade, Tituba Allemand, ancien guérisseur devenu esclave en 1962. Considérée comme l’une des premières accusées dans l’affaire des sorcières de Salem, elle permet ainsi à Maryse Condé de nourrir sa fiction comme un espace littéraire pour donner aux femmes noires dans l’Histoire la place qu’elles méritent.

Histoire de la femme cannibale

Avec Histoire de la femme cannibale, publié en 2005 en France, Maryse Condé nous a emmenés à la rencontre d’une certaine Rosélie Thibaudin, une peintre guadeloupéenne installée en Afrique du Sud après la mort de son mari, un Anglais blanc prénommé Stephen. Le fait divers cannibale commis par une femme va la fasciner. C’est, selon elle, la conséquence inévitable d’une femme qui, parce qu’elle a été « mangée » par son mari, a fini par littéralement le « manger ».

Histoire de la femme cannibale est une manière pour Maryse Condé d’écrire sur le couple mixte – sujet qu’elle a elle-même vécu lors de son mariage avec Richard Philcox – et ses problèmes au sein du foyer conjugal, comme la double oppression dont sont victimes les épouses noires, à savoir le racisme et le patriarcat. .

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