Trois jours après les tueries, l’enquête se poursuit dans l’Allier pour tenter d’expliquer « l’inexplicable »

Plus de trois jours après le drame, la vie a repris son cours paisible à Espinasse-Vozelle, dans la banlieue de Vichy. Rien ne laisse présager du drame qui s’y est déroulé samedi soir. Rien, ou presque : le chemin des Gots, où trois personnes ont perdu la vie sous les balles de leur voisin, a été barré. « Parce qu’il y a des curiosités assez malsaines », soupire le maire de la ville, Michel Marien.

Un village encore « marqué »

Un élu encore « marqué » par ce drame, comme les habitants de la commune. Et comme les proches des victimes, surtout, « qui sont toujours en deuil ». Une tristesse, et des interrogations, aussi. « Même si on ne peut pas expliquer ce qui s’est passé, convient Michel Marien. Ce voisin, il n’avait eu de contact avec personne pendant de nombreuses années, il vivait reclus chez lui, on ne le voyait plus ».

Fusillade dans l’Allier : le récit glaçant de la tuerie, par le procureur de la République

Expliquer l’inexplicable, donc. C’est la mission confiée aux gendarmes de la Section de recherches de Clermont-Ferrand et de la Brigade de recherches de la Compagnie de Vichy, qui poursuivent leurs investigations. Comme l’avait indiqué le procureur de la République de Cusset, Éric Neveu, lors d’une conférence de presse lundi soir, les enquêteurs s’attacheront notamment à analyser les images du système de vidéosurveillance que le tireur présumé avait installé à son domicile. Et ce « afin de clarifier la chronologie exacte » de la tuerie, précise le procureur, qui avait déjà pu apporter des éléments sur le sujet lors de son allocution.

Le procureur avait notamment rappelé qu’après avoir entendu des « cris » dans la maison de leur voisin, des membres du groupe qui fêtaient un anniversaire un peu plus haut s’étaient approchés de l’habitation en question, peu après 21 heures.

Nature des décès confirmés

C’est là qu’un homme, Frédéric D., est sorti « avec un fusil de chasse », tuant à mort le jeune homme qui fêtait ses 20 ans, son père, puis son parrain. Plus tard, au domicile du quinquagénaire qui a fini par « retourner son arme contre lui », les policiers ont découvert une télévision sur laquelle était branché le jeu de guerre « Call of Duty », avec « un volume très fort ».

Le tireur avait six armes dont un fusil de chasse, 400 cartouches… On en sait plus sur la fusillade de l’Allier

« C’était quelqu’un qui aimait les jeux vidéo, avec qui on s’entendait bien », a pu confirmer hier Eric Neveu. « Il était en tout cas déterminé à tuer », ce que confirment les autopsies des corps du jeune homme de 20 ans et de son père, pratiquées mardi. Des autopsies qui ont confirmé que les décès « étaient dus à des tirs de fusil de chasse ». L’autopsie du parrain doit suivre aujourd’hui. D’autres témoins ou proches, encore « traumatisés », doivent également être entendus.

Pierre Géraudie