Trois ans après les révoltes du 11 juillet, Cuba est une île à la dérive
REPORTAGE – La population cubaine, exaspérée par la famine, manifeste encore périodiquement, tandis que les dissidents, décapités, ont fui à l’étranger ou sont en prison.
La Havane
Les longues plages de sable de Santa Maria del Mar, à l’est de La Havane, n’ont jamais connu une telle tristesse au début de l’été. On raconte, de mémoire d’anciens, qu’avant même la Révolution de 1958, les vacanciers de La Havane venaient ici de bonne humeur de la capitale toute proche pour profiter des eaux cristallines. C’était le cas tous les jours d’été jusqu’à il y a quelques années. Les hommes buvaient du rhum jusqu’à en perdre parfois la tête. Les femmes s’adonnaient à la bière nationale, la Cristal, ou aux Refrescos (sodas), au son de la salsa pour les plus âgées et du reggeaton pour les adolescentes.
La salsa a depuis longtemps disparu. Les plages sont désormais quasiment désertes, sauf les week-ends exceptionnels. Des cinq hôtels de Santa Maria del Mar, il n’en reste que deux, dont un avec des capitaux cubains dans un piteux état. La Révolution a fait son temps. Liquidée par les sanctions américaines et la pandémie, comme on dit. On en parle moins souvent…