Des accusations qui collent. Trois agents de sécurité de la SNCF seront jugés par le tribunal correctionnel de Versailles pour des violences sur jeune couple commises en février 2022, a appris l’AFP samedi de source proche du dossier.
Les trois agents sont intervenus à bord d’un RER A, qui traverse l’Île-de-France d’est en ouest, pour verbaliser une jeune femme pour non-port du masque, alors obligatoire dans les transports en commun en raison de la pandémie de Covid-19.
Le couple placé en garde à vue
La jeune femme et son compagnon, placés en garde à vue après leur sortie forcée du train, ont déclaré aux policiers qu’elle portait un masque qui lui tombait simplement sous le nez, selon des éléments de l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction consultés par l’AFP. Jugeant l’amende injuste, la jeune femme a refusé de la saisir et les policiers lui ont alors demandé de descendre du train à la gare d’Achères-Ville (Yvelines), avant de recourir à la force pour la contraindre.
Selon elle, ils l’ont « traînée au sol, dans les escaliers » du train avant de la jeter sur la rambarde du quai de la gare, des violences qui lui ont valu huit jours d’incapacité totale de travail (ITT). Son compagnon a également affirmé avoir été expulsé violemment, subissant des blessures qui lui ont valu 15 jours d’ITT.
« La violence gratuite est devenue un mode de gestion »
« Nous sommes satisfaits de ce renvoi des agents de la SUGE (Sûreté générale de la SNCF) devant le tribunal correctionnel », a déclaré l’avocat du couple, Me Arié Alimi, contacté par l’AFP. « La violence gratuite est devenue un mode de gestion de la sécurité accepté, y compris par les organismes de transport comme la SNCF ou la RATP », a-t-il déclaré.
La SNCF, contactée par l’AFP, a indiqué qu’elle ne ferait aucun commentaire.