Tristesse, colère et bons plans : ça y est, c’est fini pour l’hypermarché Casino d’Odysseum, à Montpellier

Venue spécialement de Ganges en bus, Claudine l’avoue : elle en pleurerait presque. Un magasin tellement vide, de produits, de clients, de personnel, que « ça fait mal au coeur ». Eh bien, Claudine n’a pas oublié non plus de faire de bonnes affaires. Dans son chariot qui déborde : dix paires d’essuie-glaces, autant de pare-soleil de voiture, des chaînes à pneu… Elle aurait tort de s’en priver, c’est une aubaine. Et son fils « J’adore les Peugeot »DONC. Le voyage retour en bus promet.

Un salarié : « Je le vis plutôt bien »

Les employés sont moins bavards. Ils n’ont pas l’autorisation de parler de la part de leur direction… qui les abandonne pourtant. A midi, dans les entrepôts, c’est l’heure d’un pot d’adieu très particulier, quinze ans presque jour pour jour après l’ouverture de ce magasin. « C’est dommage que nous en soyons arrivés à ce point, de devoir fermer, » se désole un employé, en poste depuis plusieurs années. Dernier jour. Mais je le vis plutôt bien, ça va, on s’ennuie quand même, je pense que les clients sont plus désolés que nous. » Les salariés y resteront encore quatre à six semaines, le temps de vraiment mettre les choses au clair.

Un galeriste : « On est toujours à Odysseum »

Dans la galerie marchande de l’hypermarché, l’ambiance est encore différente. Les quatre commerçants présents ne savent pas comment ils seront mangés. Ils dépendent directement de Klépierre, comme l’ensemble du centre commercial Odysseum. La colère n’est pas loin. « Bien sûr que je suis énervé ! Qui ne le serait pas ? Je vais me retrouver rideau fermé devant mon magasin, complètement isolé. Cela va avoir des conséquences sur mon activité, sur mon chiffre d’affaires. Ils devraient nous l’avions prévu, nous sommes à Odysseum après tout ! En plus, nous payons un loyer exorbitant.

Curetage, béton brut et accès retravaillés ?

Des négociations sont en cours pour ajuster logiquement leurs loyers. D’autant que la situation risque de perdurer. « Il n’y a aucun acheteur identifié »souligne la direction nationale de Casino. Nous le savions déjà. En novembre ou décembre, l’hypermarché est entièrement vidé, le nettoyage doit alors commencer et le bâtiment remis dans son état initial, en béton brut. Près de 20 000 m2 seront alors disponibles. Mais très certainement dans une toute autre configuration, par lots, et non plus avec des accès alambiqués mais avec des ouvertures par l’arrière. Info ou désinformation, du côté d’Odysseum, certains professionnels commencent à rêver de marques plus actuelles : Grand Frais et Lidl sont évoqués. Rien n’est moins sûr.

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