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triste cirque pour Lánthimos et vent joyeux pour les autres – Libération

triste cirque pour Lánthimos et vent joyeux pour les autres – Libération

Critiques, portraits, interviews… Suivez jour après jour toute l’actualité du Festival de Cannes avec les envoyés spéciaux de « Libération ».

Jour 4 à Cannes et le mistral force 12 menace à tout moment d’arracher le tapis rouge et de l’envoyer à cinquante mètres de profondeur dans le golfe de la Napoule. Est-il trop tôt pour réaliser que nous sommes ici depuis longtemps ? Nous sommes à la veille d’un bilan à mi-parcours, à peine au premier tiers… Exposé à Mégalopole, Jon Voight est de sortie sur la Croisette, où malgré le soleil il sort sans sa casquette MAGA, au risque d’une insolation, repoussant les badauds d’un doux geste de la main (il n’a pas le temps) avant de changer d’avis et de poser pour les selfies voyant que personne ne l’attend plus loin.

Toujours pas de film quatre étoiles au programme du magazine Écrans’affole son correspondant local, attestant d’un début de compétition très poussif, alors que les sélections parallèles récoltent les cœurs – aujourd’hui pour le Belle de Gaza de Yolande Zauberman, dont la Masculinité de Lucky Love, en bande originale du générique, pourrait facilement devenir l’hymne de l’édition 2024.

Nous l’aimons beaucoup

« La Belle de Gaza » de Yolande Zauberman retient la nuit. Cinq ans après « M », Yolande Zauberman se lance à la poursuite d’une légende, celle d’une femme trans venue à pied de Gaza à Tel-Aviv. Une enquête prétexte pour une galerie de portraits nocturnes et sensibles, mettant en lumière les existences transgenres en Israël et en Palestine. En séances spéciales. Notre avis

« Désert de Namibie », la colère solaire de Yôko Yamanaka. Résolument étonnant, le film du cinéaste japonais, fait de fausses pistes et de mensonges, dresse le portrait d’un jeune tokyoïte à la fureur cathartique. À la Quinzaine des Cinéastes. Notre avis

Nous aimons

« Kyuka » de Kostis Charamountanis, le vent dans les voiles. Émouvant et gracieux, le premier long métrage du cinéaste grec raconte l’histoire sérieuse et loufoque d’une famille grecque en vacances. A l’ouverture d’Acid. Notre avis

« Le réveillon de Noël à Miller’s Point » de Tyler Taormina, un Noël soyeux. Dans un tourbillon de sensations nostalgiques, le jeune cinéaste américain met en scène une famille réunie pour son dernier réveillon dans la maison familiale. À la Quinzaine des Cinéastes. Notre avis

C’est quoi ce bordel ?

Mais que fait « Mégalopole » ? Mégalopole c’est tout et rien. Mégalopole est partout et nulle part. Mégalopole est une tentative de monument et un échec inconcevable. Mégalopole, Le film de Francis Ford Coppola, présenté à Cannes jeudi 16 mai, nous a plongé dans un état de confusion indescriptible. Quelle est cette chose ? Projet de réponse en sept hypothèses

Pitié

« Kinds of Kindness » de Yórgos Lánthimos, tu es bizarre ? Persistant dans des provocations vaines et de plus en plus gratuites, le cinéaste explore les vicissitudes du monde à travers trois portraits de psychopathes, sans jamais nous intéresser au sort de ses personnages. En compétition. Notre avis

Portrait du jour

Jesse Plemons, rousse libre. Cauchemareux et brillant, habitué des personnages à la limite entre le dérangeant et le comique, l’acteur s’est révélé dans briser le mauvais brille à nouveau dans « Kinds of Kindness » de Yórgos Lánthimos. Rencontre cannoise

En direct

Speed ​​​​dating entre producteurs et monteurs. C’est un peu le Tinder des scénarios, le Bumble des adaptations littéraires, la plateforme incontournable des rencontres entre maisons d’édition et sociétés de production cinéma et audiovisuelle. Le présentateur de l’événement Shoot the book ! elle-même le proclame à l’assemblée : c’est un « chambre d’amour », ici ! Comme chaque année depuis dix ans, les ambassadeurs des grandes maisons d’édition françaises ont défilé dans le Palais des Festivals, venus pitcher leurs romans préférés aux professionnels du cinéma. Au Festival de Cannes, les éditeurs pitchent leurs romans pour flirter avec le cinéma

Pépère l’amoral. Alors qu’il évoquait sa crainte d’une montée inexorable de l’extrême droite dans son pays, affirmant être « Nous sommes arrivés à un point dans notre pays où nous pouvons perdre notre République », Francis Ford Coppola, lors de la conférence de presse de Mégalopole, a donné la parole à l’un de ses acteurs, Jon Voight, sur un ton ironique : « Je pense que Jon voit les choses différemment. » Il a fait semblant d’être surpris (« Comment savez-vous ? ») avant de poursuivre en évoquant les bons sentiments ressentis « un monde meilleur » laisser « à nos enfants ». Figure de la contre-culture de gauche des années soixante-dix, grand acteur, Voight, père d’Angelina Jolie, se distingue en effet depuis des années en prenant des positions ultraconservatrices et un fervent soutien à Donald Trump. Il avait notamment affirmé, lors de l’affaire des déclarations enregistrées de Trump, qu’il était toujours permis à une personnalité connue de« attrape une femme par la chatte », que c’était le genre de choses banales que les gars se disaient. Pour lui, Trump était aussi le « le plus grand président depuis Lincoln » et lorsque son héros a perdu les élections face à Biden, il s’est livré avec virulence à des vidéos YouTube sur la théorie du vote falsifié, évoquant un « combattez simplement Satan ».

Traqué Croisette

Question surprise d’Anthony Bajon. Est-ce que ça se passera bien cette année ? Le meilleur rituel cannois ? Un film que tes parents t’ont empêché de voir ? Toutes les réponses, et plus encore, de l’acteur Anthony Bajonvu dans Chien de la cassequi montera les marches avec le casting de Amour ouf de Gilles Lellouche.

Et demain ?

Pour le très convoité premier week-end du festival, deux poids lourds s’affrontent, Émilie Pérez Palmé d’Or (2015) Jacques Audiard, qui s’accompagne d’une comédie musicale se déroulant dans le monde des cartels de drogue au Mexique (Zoe Saldana et Selena Gomez sont au casting) entièrement tournée en studio, et Capturé par les marées par Jia Zhangke, sélectionné à plusieurs reprisesqui promet une épopée retraçant vingt ans de la vie d’une femme (Zhao Tao, bien sûr) dans un pays dont il a toujours observé les transformations monumentales.

A la Quinzaine des Cinéastes, Isabelle Huppert et Hafsia Herzi sont à l’affiche du nouveau film de Patricia Mazuy, le Prisonnier de Bordeaux, incarnant deux femmes qui se rencontrent dans le parloir d’une prison. A la Semaine de la Critique, le très attendu reines de théâtre par Alexis Langlois dépeint la passion et la descente aux enfers de deux divas de la pop.

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