Sous le regard médiatique ce jeudi à Paderborn et une forte chaleur, la séance d’entraînement de l’équipe de France a laissé entrevoir un tout autre état d’esprit pour les hommes de Didier Deschamps.
Envoyé spécial à Paderborn
Cela n’augure rien de bon, mais c’est une indication qui mérite d’être notée. Si les entraînements ouverts aux médias de l’équipe de France ne sont jamais ceux qui révèlent des informations de première main, la séance de jeudi a laissé entrevoir un visage sérieux des Bleus. C’est la moindre des choses, après le match raté contre la Pologne (1-1) mardi à Dortmund et avant les huitièmes de finale contre la Belgique lundi à Düsseldorf. Par rapport à d’autres entraînements, il n’y a pas eu de cris et encore moins de cris sur le terrain de la Home Deluxe Arena de Paderborn. C’était l’heure du travail, de l’intensité et une partie du groupe transpirait abondamment.
Si les Bleus sont entrés sur le terrain avec une dizaine de minutes de retard pour la séance du jour, Didier Deschamps et son staff comptaient bien faire fonctionner les remplaçants. Les titulaires (Upamecano, Rabiot, Kanté, Saliba, Tchouaméni, Hernandez, Barcola, Dembélé), hormis Koundé et Mbappé, contre la Pologne se sont contentés de courses autour du terrain et d’étirements. Avec un match prévu lundi à 18 heures à Düsseldorf et des entrants qui ne donnent pas satisfaction depuis le début de l’Euro, le message du staff était clair ce jeudi.
Faire suer et travailler le cardio des remplaçants habituels en vue du combat contre la Belgique. Sous la chaleur intense de Paderborn, ce petit groupe a sué au cours de courses intenses sous les ordres du préparateur physique Cyril Moine… et l’œil attentif de Didier Deschamps et Guy Stéphan. Pendant près de 20 minutes, ils ont enchaîné les sprints fractionnés (15 secondes d’action, 15 secondes de repos), exercice dominé par Thuram, Koundé et Giroud, avec Griezmann en queue de peloton, pendant que le coach et son adjoint observaient en direct avec une grande attention les données GPS.
Discussion Deschamps-Camavinga
L’heure n’était pas aux sourires ou à la détente mais au sérieux et à l’intensité. Dans les séances ouvertes aux médias depuis son arrivée en Allemagne le 12 juin, c’est sans doute l’entretien le plus consistant. Lors d’une pause rafraîchissement, Deschamps s’est entretenu plusieurs minutes avec Eduardo Camavinga, pour un échange animé entre les deux hommes. Pour rappel, l’entrée en jeu du Madrilène, mardi en seconde période, n’a pas été une grande réussite. Loin de là. Comme celui de Giroud ou encore de Griezmann.
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Thuram et Giroud réussis, Griezmann brillant aux tirs
Lors de l’opposition, entre l’équipe orange composée de Koundé, Pavard, Camavinga, Zaïre-Emery, Coman, Giroud, Thuram et l’équipe bleue avec Clauss, Konaté, Mendy, Fofana, Kolo Muani, Griezmann, Mbappé, ce sont les premières villes pour gagner la partie. Une victoire sans équivoque (8-2), avec un triplé de Giroud et Thuram, toujours devant Didier Deschamps attentif aux moindres détails. A noter l’activité intéressante de Griezmann dans cet exercice, et avec Kylian Mbappé qui portait toujours son masque.
La séance s’est terminée par une série de frappes devant Areola et Samba. Dans cette séquence, qui concernait Griezmann, Camavinga, Mbappé, Zaïre-Emery, Clauss, Koundé, le vice-capitaine des Bleus est apparu le plus à l’aise. Et de loin, avec plusieurs frappes bien senties. Une manière pour lui aussi de reprendre confiance après un premier tour à l’Euro loin de son niveau actuel et une place de remplaçant face à la Pologne. A quatre jours de France-Belgique, la tension est déjà montée chez les Bleus.