Tribune : stop à la désinformation autour des voitures électriques

Il ne fait aucun doute aujourd’hui que le réchauffement climatique constitue l’une des crises les plus urgentes auxquelles nous sommes confrontés. Face à l’urgence d’agir, les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre se multiplient, à l’échelle nationale et internationale. L’Union européenne a par exemple décidé d’interdire la vente de voitures thermiques neuves en 2035. La voiture électrique apparaît comme une alternative incontournable à la voiture thermique pour atteindre nos objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles et en améliorant qualité de l’air dans nos villes.

Des rapports incriminants qui perpétuent de fausses croyances

Pourtant, la voiture électrique est, depuis des années et encore aujourd’hui, victime de reportages et d’articles incriminants, souvent biaisés, pleins de méconnaissance technique, voire carrément de mensonges, avec, pour point culminant, deux reportages successifs diffusés dans le journal télévisé de TF1. les 12 et 31 août 2024. Sous couvert d’objectivité, ces publications induisent le public en erreur, lui faisant croire que les utilisateurs de véhicules électriques seraient insatisfaits, que les longs trajets seraient peu pratiques ou pénibles, et que les problèmes techniques seraient fréquents, même même si cette vision déformée de la réalité est largement contredite par les études scientifiques et les témoignages réels (3).

Les critiques fréquemment adressées aux véhicules électriques – autonomie insuffisante, charge trop longue, batteries polluantes, etc. – ne tiennent pas compte des progrès considérables réalisés ces dernières années. Les autonomies s’améliorent, le réseau de bornes de recharge se développe rapidement et les technologies de recyclage des batteries progressent à grande vitesse.

Obstacle à l’adoption d’un avenir plus durable

Si cette désinformation freine l’adoption des voitures électriques par le grand public, allant à l’encontre de l’objectif de la France et de l’Union européenne de réduire les émissions de CO2 des transports, elle discrédite aussi les conducteurs de ces véhicules, stigmatisant leurs choix de manière injustifiée. En polarisant le débat, cela divise inutilement les Français. Pire encore, en sapant la confiance dans cette technologie, ces discours contribuent au retard des constructeurs européens, ouvrant ainsi la voie à la domination croissante de la Chine, déjà leader mondial dans la production de véhicules électriques et de batteries. Ignorer ces dynamiques, c’est mettre en danger notre souveraineté industrielle et technologique.

En tant que citoyens responsables et conscients des enjeux environnementaux, nous avons le devoir de mettre fin aux fausses croyances :

Il est crucial de rappeler qu’en France, les transports représentent plus de 40 % des émissions de CO2, faisant de ce secteur l’un des principaux contributeurs au réchauffement climatique. Parmi ces émissions, les automobiles particulières sont responsables de près de la moitié, soulignant ainsi l’importance de repenser nos modes de déplacement. La transition vers les véhicules électriques est donc une nécessité impérative pour réduire cette empreinte carbone, respecter nos engagements climatiques et améliorer la qualité de l’air et la santé publique.

Les véhicules électriques ne représentent cependant qu’une partie d’une transformation plus large de notre mobilité. Les progrès en matière d’énergies renouvelables, les initiatives de partage de véhicules et les efforts visant à réduire notre dépendance à l’égard des voitures personnelles font partie d’une vision d’un avenir durable, dans lequel les voitures électriques jouent un rôle important.

C’est pourquoi nous, professionnels de l’automobile, passionnés ou simples utilisateurs, signons cette tribune pour demander aux médias de tous bords de faire preuve de plus de rigueur et de responsabilité dans leurs reportages sur les voitures électriques. Il est essentiel de fournir au public une information juste et équilibrée, fondée sur des faits vérifiés et non sur des approximations ou des biais. La transition écologique est un enjeu majeur qui ne doit pas être entravé par des campagnes de désinformation.

Ensemble, défendons la mobilité électrique et faisons entendre la voix de ceux qui croient en un avenir plus propre et plus durable.

Jean-Christophe GIGNIAC
co-fondateur de LaChaineEV,

Pascal HUREAU
Président de la Fédération Française des Associations
des Utilisateurs de Véhicules Électriques (FFAUVE)

Parmi les premiers signataires de la plateforme, on retrouve :

Le TON – Journaliste / Pilote / Animateur TV, Pierre Desjardins – Rédacteur en chef – Automobile Propre, Ulrich Rozier – Co-fondateur – Frandroid, Raphaëlle Baut – Journaliste automobile – Numerama, Léo Larivière – Responsable du plaidoyer pour la transition automobile et des relations parlementaires – Transport & Environnement (T&E) France, Yoann NUSSBAUMER – PDG – Chargemap / Groupe Brakson, Maxime Fontanier – Testeur – Maxreportage – Automobile-propre, Max Blondé – Testeur automobile – Max BLD, Romain Vitt – Rédacteur en chef – Presse-citron, Philippe Mante – Commission Energie et Climat – EELV – écologistes, Olivier Arnould – Testeur de voiture – Station de recharge @ YouTube, Éric Dupin – Consultant éditorialiste podcasteur – Automobile Propre, Jonathan Martin – Formateur de la Revolte Academy – Garages Revolte E, Aurélien De Meaux – Président – ​​Electre, Julien Aubry – Testeur de voiture | créateur de contenu – Simply Julien, Didier Wach – Créateur de contenu – Le Garage Choucroute, Christophe Theeuil – Président – ​​MAP, l’observatoire des Experts de la Mobilité, Charles Camblin – Créateur de contenu – TESLA GEEK, Didier Pulicani – Journaliste spécialisé – Mac4Ever, Régis Jehl – Rédacteur en chef adjoint – CLEANRIDER, Guilhem Richaud – Rédacteur en chef – The Independent, Mathieu Lanéelle – Directeur Général – Allego France SAS, Christophe LEFORT – PDG – FRESHMILE, Gilles Moreau – Fondateur – Verkor, François Oudot – PDG – Bosse…

Ainsi que 7 711 signataires supplémentaires… Cette chronique a également été relayée par Libération.