« Très fière de ramener cette médaille d’argent à ma famille », confie Sandrine Martinet.
La para-judoka de 41 ans ne regrette rien après sa défaite en finale jeudi. « Défi accompli », dit-elle.
Sandrine Martinet, 41 ans, a décroché jeudi sa cinquième médaille paralympique. Battue en finale par la numéro un mondiale, la parajudoka française s’est contentée de l’argent, comme à Athènes, Pékin et Tokyo. Elle a exprimé sa grande fierté et a hâte de retrouver sa famille.
Comment vous sentez-vous après cette médaille d’argent ?
Sandrine Martinet : On est toujours déçu de perdre une finale. Mais je suis très, très fier de cette médaille d’argent. Les trois autres (à Athènes, Pékin, Tokyo, NDLR)Je leur fais un peu la tête (rires)parce que j’aurais pu faire mieux, et j’avais des regrets sur ces finales. Pas sur celle-là. Là, j’ai tout donné, j’ai passé une superbe journée. Il y a quelques mois, je ne savais pas si j’allais pouvoir être là et concourir de cette manière. Le défi a été réussi, la médaille est ici, à la maison, avec un public extraordinaire. Un grand merci à tous ceux qui ont rendu ce projet possible, merci à la Fédération, à l’Armée des Champions, à mes sponsors, à mes partenaires d’entraînement, à tous ceux qui ont pris soin de moi, les kinésithérapeutes, les ostéopathes et autres. Merci à tous. Je suis très très très fière. J’attendais avec impatience le moment de retrouver ma famille. Même si c’est dans la défaite, c’est un moment magnifique. Je veux profiter de tout ce qui m’attend avec cette belle médaille.
Si j’ai les moyens de me former et de prendre soin de ma famille, si cela devient professionnel, si on nous en donne les moyens, pourquoi arrêter maintenant ?
Sandrine Martinet
Nous avons vu un gros câlin avec votre famille après le combat…
Cela faisait un mois que je ne les avais pas vus. La préparation a été longue, douloureuse, difficile. On a fait beaucoup de sacrifices. J’étais souvent absente, blessée. C’est dur pour moi et pour eux, mais on n’a pas le choix. Quand on décide de se lancer dans ce projet, c’est en famille. On le fait de tout notre cœur. Ils traversent beaucoup d’épreuves et c’est avec beaucoup de fierté que je leur apporte cette médaille d’argent. Ils sont fiers de moi et je suis fière d’eux. C’est merveilleux.
Allez-vous retourner aux Jeux de Los Angeles en 2028 ?
Je ne sais pas, je vais continuer, je ne sais pas jusqu’où j’irai. Si j’ai les moyens de m’entraîner et de m’occuper de ma famille, si ça devient professionnel, si on nous en donne les moyens, pourquoi arrêter maintenant ? Si j’y prends encore du plaisir, si mon corps peut suivre, on continuera encore un peu.
Qu’est-ce qui vous fait continuer à courir après tant d’années de judo ?
Ce que je vis depuis des années grâce au judo a changé ma vie. Il m’a apporté tellement de choses : mon mari, mon travail, mes enfants. L’histoire humaine que je vis chaque jour grâce au sport, tout ce que j’ai appris pendant toutes ces années, c’est incroyable. On ne veut pas s’arrêter, on veut continuer à apprendre, apprendre et encore apprendre, et profiter de tous ces moments extraordinaires que je vis ici à Paris, avec ce public. Je compte bien fêter cela au club de France.
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