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Très endettée, cette coopérative vend ses vins dans l’espoir de survivre

Placée en procédure de sauvegarde mi-juin, cette coopérative viticole du Lot-et-Garonne organise ses traditionnelles Millésimades. Une semaine promotionnelle pour vendre des vins à prix cassés. Sauf que cette année, le chiffre d’affaires est une question de survie pour cette entreprise pionnière en matière d’environnement.

Achetez une boîte et recevez-en une autre gratuitement, l’offre est plutôt alléchante. « Le vin de Buzet est un très bon vin, et il se conserve très bien »commente un des clients en remplissant son chariot.

8,80 euros le litre de Buzet, une excellente affaire pour les consommateurs qui se ruent en magasin. « Le marché du vin est en forte baisse, cela nous permet donc de regagner des clients et des ventes, et de promouvoir nos produits », explique Hervé Muel, directeur du magasin.

Cette grande vente de vins est une opération cruciale cette année, l’opération de la dernière chance pour la coopérative des vignerons de Buzet qui connaît d’importantes difficultés de trésorerie.

« Cela va être une entrée de trésorerie très importante, d’autant que nous sommes sur des chiffres exceptionnels par rapport à l’année dernière. Le premier jour, nous avons enregistré plus de 30% de ventes, donc nous estimons que nous dépasserions le million d’euros. »espère François-Philippe De Royer-Duprés, président du conseil d’administration des Vignerons de Buzet.




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Reportage d’Ingrid Gallo et José Sousa, mardi 2 juillet 2024.



©France 3 Aquitaine

Vendre pour survivre. Le 12 juin, le tribunal de commerce d’Agen a placé la coopérative Les vignerons de Buzet en procédure de sauvegarde. Sont concernées les six sociétés de cette coopérative du Lot-et-Garonne, qui compte 135 adhérents. Cette procédure, mise en place pour six mois, a été demandée par la coopérative elle-même, qui connaît des difficultés de trésorerie dans un contexte de marché difficile pour l’ensemble de la filière viticole.

Les dirigeants de la coopérative comparaîtront le 9 juillet prochain devant le tribunal de commerce d’Agen, qui devra statuer sur la poursuite ou non des activités de l’entreprise. Un coup dur pour ces vignerons, un peu injuste aussi, car ils ont fait de gros efforts, notamment en termes d’investissement, pour s’engager dans une viticulture plus respectueuse de l’environnement depuis les années 2000.

La coopérative produit des vins AOC Buzet depuis 1953. Et en 2005, les vignerons de l’entreprise se sont lancés dans la transition agro-écologique pour développer une viticulture durable.

Julien Raffaello est l’un des membres de cette coopérative qui se trouve à un tournant de son histoire, face à la baisse de la consommation et aux aléas climatiques. Ce jeune vigneron a été contraint de se diversifier en cultivant des tomates, des fraises ou encore du tabac. Sur son exploitation, la vigne ne représente que 20% de ses récoltes.Nous avons des attaques importantes de mildiou et malheureusement les feuilles ont été attaquées, les grappes aussi, donc maintenant notre travail est de contenir la maladie.« , explique-t-il. Difficile de trouver un équilibre financier dans ce contexte. « Actuellement, je ne gagne pas du tout d’argent avec la vigne. Heureusement, je suis en polyculture »déplore l’agriculteur pour qui la vigne n’est plus rentable.
Les vignerons de l’appellation envisagent déjà d’arracher certains cépages comme le merlot. Quel avenir pour les vins de Buzet ? Les vignerons attendent désormais la décision du tribunal de commerce d’Agen.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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