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trente ans de prison pour l’auteur du meurtre de Yasemin Cetindag, à Strasbourg

Pendant deux jours, la cour d’assises du Bas-Rhin a plongé dans la terreur le 23 décembre 2020, ce matin lorsque Yasemin Cetindag, 25 ans, est décédée des suites d’un étranglement après « une longue agonie sous les yeux de ses enfants », selon les termes de l’avocat général. Une fin tragique, au terme de dix années d’une union chaotique, et après de nombreux signaux alarmants, qui auront insuffisamment été entendus, comme trop souvent dans les affaires de féminicide.

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Yasemin Cetindag, 16 ans, rencontre Savas Ozyanik, 32 ans, lorsqu’elle s’est enfuie. Contre l’avis des parents de l’adolescente, ils ont débuté leur relation en 2011. Ensemble, ils ont quatre enfants. Leur union est conflictuelle, douloureuse, faite de séparations et de rapiéçages. Les voisins se plaignent régulièrement des cris et des insultes échangées par le couple.

Si Yasemin ne s’exprime pas, ses proches n’ignorent pas les violences verbales et les coups qu’elle subit, mais qu’elle minimise. Leyla, sa grande sœur, le résume ainsi : « Elle ne voulait pas que quiconque interfère avec sa vie, mais elle a demandé de l’aide à sa manière. » En déposant treize mains courantes et quatre plaintes, notamment, même si elle les retire par la suite. Les alertes ont été nombreuses : assistante sociale, propriétaire, voisins. Cependant, comme l’a révélé Le monde en 2022, lorsque Savas Ozyanik a été convoqué au commissariat pour « menaces de mort répétées », quelques mois avant les faits, il n’a reçu qu’un rappel à la loi.

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En décembre 2020, cela fait quelques mois que Yasemin a décidé de changer de vie. Un nouvel appartement l’attend, ses proches racontent sa détermination à se séparer enfin du père de ses enfants. Il n’accepte pas. Lorsqu’elle a changé les serrures de l’appartement, il a grimpé sur l’échafaudage le long du bâtiment pour se faufiler chez elle. Jaloux, il ne supporte pas l’idée qu’elle commence une nouvelle vie avec un autre homme.

Des cris et des coups

Le matin du 23 décembre, le voisin du dessous a enregistré des cris et des coups sourds, dans une vidéo qu’elle remettra à la justice. Les enfants sont avec leurs parents et sont témoins de la scène. Les deux aînés, âgés de 7 et 5 ans, ont été interrogés par la police. Leurs dessins sont projetés au public : leur mère a une blessure à la joue et au cou, leur père, Savas Ozyanik, tient un grand couteau à la main.

Les analyses ADN révèlent la présence du sang de la victime sur la lame, et principalement celui de son ex-compagnon sur le manche. Le médecin légiste décrit des blessures correspondant à plusieurs coups au visage. Il y avait également des coups de couteau, dont l’un lui a coupé la joue au point de sectionner une molaire. L’accusé n’admet que deux coups de poing et affirme avoir tenté de se défendre contre Yasemin qui tenait l’arme. La mort a été causée par strangulation, par force des mains, selon l’autopsie.

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Cammile Bussière

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