treize personnes, dont deux anciens maires, jugées quatre ans après les faits
En 2020, les élections municipales à Marseille ont été entachées par des soupçons de fausses procurations.
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Au tribunal judiciaire de Marseille, le procès des fausses procurations qui ont entaché les élections municipales dans la ville en 2020 s’ouvre lundi 23 septembre et durera une semaine. Treize prévenus sont jugés, dont deux anciens maires d’arrondissement du parti Les Républicains à Marseille, ainsi que des militants, des colistiers, un commandant de police et un directeur d’Ehpad. Car sur les 194 procurations frauduleuses réalisées, une cinquantaine provenaient d’une maison de retraite, où résidaient des personnes, dont certaines atteintes d’Alzheimer.
Il y a eu un afflux de procurations suspectes, se souvient Cécile Vignes. Au premier tour des élections municipales, elle était assesseure dans le bureau de vote 1203 de Marseille : «Petit à petit, on a vu arriver des gens qui présentaient des procurations sans, visiblement, savoir pour qui ils allaient voter. Car ils cherchaient soit dans leur sac, soit sur leur téléphone portable pour nous donner le nom de la personne pour laquelle ils votaient. Et on a remarqué qu’une adresse revenait régulièrement : une maison de retraite dans laquelle je sais que des gens souffrent de maladies dégénératives, Alzheimer ou autres… »
Des habitants qui n’ont donc pas pu donner leurs procurations. Ils font partie des 200 victimes recensées, de ce que les enquêteurs ont décrit comme « chasse » à des procurations frauduleuses. Des procurations validées grâce à la complicité d’un commandant de police. Les anciens maires LR des secteurs concernés par ces manœuvres, Julien Ravier dans les XIe et XIIe arrondissements de Marseille et Yves Moraine dans les VIe et VIIIe, contestent les faits. Ce dernier, colistier en 2020 de Martine Vassal, l’actuelle présidente de la métropole, a simplement reconnu devant les enquêteurs une politique « agressif » collecte de proxy.
Ce n’est pas la seule affaire qui aura perturbé les élections municipales à Marseille en 2020, puisqu’un autre procès s’ouvrira en octobre, pour fausses procurations avec cette fois sur le banc des accusés, deux conseillers municipaux de la coalition de gauche victorieuse.
francetvinfo