transcendé par un court Simonne-Mathieu des grands soirs, Corentin Moutet s’est laissé emporter face à Nicolas Jarry
Dans une ambiance surchauffée, le Français a réussi à faire tomber l’un des outsiders du tournoi. Une rencontre qui restera dans l’histoire, notamment pour le chaudron qu’est devenue Simonne-Mathieu le temps d’une soirée.
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Il voulait cette victoire, il y est allé. Vainqueur de son premier tour de Roland-Garros face au Chilien Nicolas Jarry (19e mondial), Corentin Moutet (79e) a excellé dimanche 26 mai sur le court. Simonne-Mathieu (6-2, 6-1, 3-6, 6-0) en 2h44. Qualifié pour le 2e tour, il affrontera le vainqueur du match entre Alexander Shevchenko (61e) et Aslan Karatsev (82e).
Un duel que le Français attendait avec impatience, lui qui a un historique avec son adversaire du soir, les deux joueurs s’étant affrontés lors de l’ATP à Santiago du Chili, en mars dernier. Expéditif lors des deux premiers tours, malgré deux premiers jeux qui laissaient présager une tout autre soirée (18 minutes), le sanguin Moutet a quelque peu perdu le fil de son match, et de sa concentration, au troisième tour, face à un adversaire qui n’en demandait pas. tellement.
Mais la récente finaliste du Master 1000 de Rome, bien trop maladroite (51 fautes directes), n’a pas su capitaliser sur cette confiance retrouvée, laissant place au spectacle de Moutet, animé par une ambiance de stade de football, que le Français avait appelé par elle. propres souhaits.
Dès le début de la réunion, le cadre était posé. Le vaillant Moutet face à son meilleur ennemi Jarry, et un public qui comptait bien remplir sa mission à la perfection. Grondé à chaque occasion, Nicolas Jarry n’a été que l’ombre de lui-même pendant la majeure partie du match, bien contenu, il est vrai, par un excellent Moutet. Ce dernier a été bousculé de toutes parts par le petit Simmone-Mathieu, alors que les tribunes étaient mises à nu à l’heure tardive. C’est même un Marseillaiseavec les sifflets qui ont accueilli le Chilien à son retour sur le terrain, après son passage dans les vestiaires après la perte du deuxième set.
C’est à ce moment-là, de manière presque incompréhensible, que le drapeau tricolore retombe dans l’erreur. En désaccord avec certaines décisions du corps arbitral, il a commencé à s’énerver, tandis que son adversaire prenait un grand plaisir à le punir au filet. Ce dernier ne s’est pas trompé, lorsqu’il a poussé un cri, aussi colérique que révélateur de la tension entre les deux hommes, le poing serré et le regard tourné vers Corentin Moutet. Un gimmick qu’il répétait encore et encore, sentant qu’il reprenait un peu d’ascendant mental sur le Français. Mais les huées sont à nouveau tombées des tribunes, rapidement suivies par « Corentin ! Corentin ! Corentin ! » entonné par un public chauffé à blanc.
Ironiquement, c’est sur une chanson à consonance très sud-américaine, « Olé, olé, olé, olé, Moutet, Moutet » que le natif des Hauts-de-Seine s’est révolté et surtout s’est recentré sur lui-même, quelle que soit la perte du troisième set. Même un point aussi brillant que chanceux du Chilien, soutenu par quelques courageux supporters, d’un smash improbable, Les remontrances de l’arbitre envers le public tout au long d’un dernier set encore plus fou que les trois premiers ont même ajouté une touche de folie à un jeu qui n’en a pas manqué. Une manche remportée autant par le Français que par le public.
En cette première journée de Roland, les Simonne-Mathieu ne disposaient pas d’un grand terrain de tennis, et ce n’était pas pour déplaire à Corentin Moutet. Ce dernier n’a eu de cesse de haranguer la foule, qu’il a chaleureusement remerciée à la fin du match, répétant le fameux « Qu’est-ce que j’ai dis? » du combattant de MMA Cédric Doumbé. Point d’orgue de cette soirée, il a même fait une standing ovation à sa mère en ce dimanche de fête des mères. Décidément, et pour rendre hommage à un public royal, qui ne saute pas, ce n’est décidément pas Moutet.