Sécurité accrue pour deux analgésiques puissants appartenant à la famille des opiacés, le tramadol et la codéine. A partir du 1er décembre, ils ne pourront être prescrits que sur présentation d’une ordonnance sécurisée et infalsifiable. Une réglementation saluée par les professionnels de santé réunionnais.
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Il n’est plus possible de se faire prescrire du tramadol ou même de la codéine sur simple prescription à compter du 1er décembre 2024. Pour limiter les abus de ces molécules, les autorités sanitaires ont décidé d’encadrer leur usage.
Une mesure saluée par les professionnels de santé à La Réunion. « C’est une étape logique que de complexifier la prescription de ces médicaments avec des prescriptions sécurisées. Le tramadol peut entraîner des surdoses. Lorsque ces médicaments sont pris à des doses trop élevées, cela peut entraîner la mort. » prévient le Dr David Mété, chef du service addictions au CHU de La Réunion.
Le reportage de Réunion La 1ère :
En 2022, la prise d’analgésiques a causé la mort de 136 personnes en France. 35 % d’entre eux étaient dépendants du tramadol.
Comme la codéine, ce puissant analgésique sera désormais délivré sur ordonnance sécurisée avec des critères très précis visant à le rendre inviolable.
Une prescription sécurisée, vous aurez le caducée qui apparaît en filigrane et en bas, un carré, où sera écrit en micro-lettres, « prescription sécurisée ». C’est une prescription qui ne peut être falsifiée. »
Brigitte Yoganathan, pharmacienne à Saint-Denis
De nouvelles règles nécessaires, en 2022, sur les 3.600 prescriptions dites suspectes en France, le tramadol concernait plus de 17% d’entre elles. Le trafic augmente et la consommation excessive augmente.
« Cette prescription permettra d’éviter les trafics, les prescriptions trop rapides et de sécuriser le circuit du médicament. Et cela fera prendre conscience aux utilisateurs de leur dépendance. Ce n’est pas une mesure de représailles » selon le Dr David Mété.
Le service d’addictologie du CHU soutient quotidiennement les patients dépendants du tramadol. Ils sont ainsi encadrés par des professionnels dans le chemin long et sinueux du sevrage.
« Nous avons des patients qui ont développé une dépendance au tramadol et à la morphine et qui peuvent nécessiter un traitement à la fois en toxicomanie et auprès de spécialistes de la douleur. Ils devront consulter au long cours, pour des douleurs chroniques et des problèmes de sevrage qui peuvent être difficiles » a confiéIl est chef du service addictions au CHU de La Réunion.
Dans 2022, l’abus de tramadol a entraîné 14 décès en France, l’abus de codéine a entraîné 6 décès la même année.