Le tramadol et la codéine, médicaments opioïdes qui continuent d’être détournés en France, devront être prescrits sur une ordonnance dite « sécurisée », c’est-à-dire infalsifiable, à compter du 1er décembre, a annoncé jeudi l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Voici cinq points pour comprendre à quoi s’attendre.
Le tramadol est le principal traitement de la famille des opioïdes. Ceux-ci sont généralement utilisés comme analgésiques, mais présentent un risque élevé d’addiction avec des risques sanitaires importants.
La codéine est également un médicament opioïde utilisé pour soulager la toux et les douleurs légères à modérées, qui peuvent créer une dépendance lorsqu’il est utilisé à fortes doses et sur une longue période.
Ces médicaments ne peuvent être délivrés que sur présentation d’une ordonnance.
Malgré plusieurs mesures déjà prises pour réduire les risques de mésusage, diverses enquêtes ont montré la persistance de cas d’abus, de surdoses, de dépendance et de présentation d’ordonnances falsifiées pour ces traitements.
Afin de réduire encore les risques, l’ANSM annonce qu’à partir du 1er décembre, les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine, seuls ou en association avec d’autres substances (paracétamol, ibuprofène…) ne seront délivrés que sur présentation d’une ordonnance sécurisée.
Ce type d’ordonnance doit répondre à des critères pour la rendre infalsifiable : mention d’informations obligatoires pré-imprimées en bleu pour identifier le professionnel de santé prescripteur, apparition d’un filigrane représentant un caducée, présence de micro-carrés de lettres pour rendre la falsification difficile, grammage minimum fixé à 77 g/m2, etc.
La posologie, la dose et la durée du traitement doivent être indiquées en toutes lettres.
Autre mesure annoncée jeudi : comme pour le tramadol, la durée maximale de prescription de la codéine sera réduite à 12 semaines à compter du 1er décembre. Au-delà, poursuivre un traitement à la codéine nécessitera une nouvelle prescription.
Ces deux mesures concernent également la dihydrocodéine, un analgésique utilisé pour soulager les douleurs modérées à intenses.
Les opioïdes, prescrits et consommés de manière largement incontrôlée aux États-Unis, ont provoqué une crise sanitaire massive au cours des dernières décennies, notamment avec le fentanyl.
En France, la situation n’est pas comparable, mais de nombreux professionnels de santé s’inquiètent d’une augmentation des cas de mésusage d’opioïdes comme le tramadol, notamment utilisé comme sédatif.
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