Les nouvelles les plus importantes de la journée

Tramadol, codéine : à partir du 1er décembre, ces médicaments à haut risque de dépendance seront délivrés sur ordonnance sécurisée obligatoire

Tramadol, codéine : à partir du 1er décembre, ces médicaments à haut risque de dépendance seront délivrés sur ordonnance sécurisée obligatoire

Le tramadol et la codéine, à risque élevé de dépendance, ne seront disponibles qu’avec prescription inviolable à partir du 1er décembre 2024.

Les prescriptions de médicaments contenant du tramadol et de la codéine se feront à partir de décembre sur ordonnance sécurisée. Objectif pour l’Agence de sécurité du médicament : lutter contre les risques de surdosage et de dépendance liés à la prise de ces opioïdes.

Du 1euh Depuis décembre 2024, les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine doivent être prescrits au moyen d’une ordonnance sécurisée, a annoncé jeudi 26 septembre l’Agence de sécurité du médicament (ANSM). Comme pour le tramadol, la durée maximale de prescription de la codéine ne peut excéder 12 semaines. Passé ce délai, la poursuite du traitement nécessitera une nouvelle prescription.

Ces médicaments sont indiqués dans le traitement des douleurs modérées à sévères et dans le traitement des toux sèches pour certains médicaments à base de codéine. Mais traitement des douleurs modérées à sévères.

Pourquoi renforcer la réglementation ?

Si la situation française est sans commune mesure avec la crise des opioïdes qui frappe les États-Unis, l’abus et le mésusage des opioïdes sont néanmoins pris très au sérieux par les spécialistes. L’ANSM a renforcé sa réglementation à plusieurs reprises. Ainsi, depuis 2017, tous les médicaments contenant de la codéine sont soumis à prescription médicale. Depuis avril 2020, la durée maximale de prescription des médicaments contenant du tramadol a été réduite à 12 semaines. De plus, il a été demandé aux fabricants de fabriquer des boîtes contenant moins de comprimés, adaptées aux traitements de courte durée. Mais ces mesures n’ont pas suffi. « Les enquêtes de pharmacodépendance et d’addictovigilance montrent la persistance de cas de mésusages (abus, surdoses), de dépendance et de présentation de prescriptions falsifiées pour ces médicaments », justifie l’ANSM.

Que disent les sondages ?

Selon les enquêtes de toxicomanie et d’addictovigilance, depuis plusieurs années, de plus en plus de sujets déclarent le tramadol comme 1euh produit conduisant à une dépendance (68 sujets en 2023 contre 4 en 2013). La codéine arrive en quatrième position, derrière la morphine, le tramadol, l’oxycodone et la codéine.

En 2022, sur les 3 629 prescriptions suspectées de falsification, le tramadol concernait 17,3 % d’entre elles, la codéine antitussive 15,8 %. « Le tramadol seul ou en association avec du paracétamol est en augmentation par rapport à 2022 avec 457 mentions », constate l’enquête sur prescriptions suspectes d’addictovigilance.fr.

Qu’est-ce qu’une ordonnance sécurisée ?

Une ordonnance sécurisée doit être infalsifiable. Il s’agit de médicaments présentant un risque élevé de dépendance ou d’abus. Il s’agit de stupéfiants ou de médicaments soumis à une réglementation stricte. Les carnets d’ordonnances sécurisés doivent être commandés auprès d’imprimeurs certifiés Afnor pour répondre aux exigences du Code Santé :

  • papier filigrané blanc naturel sans azurant optique (1 caducée complet et 2 incomplets) ;
  • informations pré-imprimées en bleu permettant d’identifier le professionnel prescripteur ;
  • un carré de sécurité composé de micro-lettres ;
  • poids minimum de 77 g/m2 ;
  • présence de carré dans les micro-lettres.

Le prescripteur doit inscrire en toutes lettres la posologie, la posologie et la durée du traitement.

Quelles recommandations complémentaires ?

L’ANSM demande aux prescripteurs :

  • prescrire ces médicaments pour des durées les plus courtes possibles (3 à 14 jours pour les douleurs aiguës, traitement réévalué tous les trois mois pour les douleurs chroniques) ;
  • arrêter progressivement les traitements afin d’éviter un syndrome de sevrage ;
  • utiliser les opioïdes avec prudence chez les patients épileptiques.

Aux patients, l’ANSM demande :

  • respecter la posologie et l’intervalle entre les prises ;
  • ne pas arrêter brusquement le traitement ;
  • ne proposez jamais le traitement à une autre personne ;
  • contacter les services d’urgence si une personne a ingéré du tramadol ou de la codéine qui ne lui était pas destiné
Quitter la version mobile