traitement, vaccin, confinement… Comment la France se protège du MPOX
L’émergence d’un nouveau variant du mpox, plus contagieux, en Europe pourrait réduire l’efficacité des vaccins actuellement administrés en France.
Quelle est la stratégie de la France face à un éventuel retour du monkeypox sur son territoire ? La Haute Autorité de Santé réévalue actuellement les conditions d’accès au vaccin et la population ciblée. Celle-ci pourrait être élargie. La HAS pourrait également conseiller de faire une dose de rappel. Il faudra attendre « fin août » pour connaître ces nouvelles recommandations, comme l’a détaillé Gabriel Attal sur X.
Hier, comme je l’ai annoncé vendredi dernier, j’ai tenu une mise à jour sur l’épidémie de #mpox.
Notre système de santé est en état d’alerte maximale. Nous sommes prêts à faire face à tous les scénarios et à tous les risques.
Comme je l’ai annoncé vendredi,
— Gabriel Attal (@GabrielAttal) 20 août 2024
Traitements et vaccins disponibles en France ?
Il existe un traitement déjà utilisé contre la précédente souche de variole du singe qui s’est propagée en France en 2022. Ce traitement est un vaccin produit par le groupe danois Bavarian Nordic – seul laboratoire pharmaceutique à disposer d’un vaccin homologué par les autorités sanitaires contre la variole du singe. Son efficacité a été prouvée lors de la dernière épidémie en 2022.
Mais avec l’émergence d’un nouveau variant, des questions se posent. Il est trop tôt pour s’assurer que ces vaccins sont toujours efficaces contre la nouvelle souche. « Il est trop tôt pour avoir des certitudes sur le niveau d’efficacité des vaccins » sur le nouveau variant, a expliqué le ministre délégué à la Santé démissionnaire, Frédéric Valletoux. Mais les spécialistes sont optimistes. « Nous ne sommes pas inquiets de l’émergence de cette nouvelle épidémie avec un virus mpox un peu différent de celui de 2022. L’efficacité attendue est exactement la même », assure le professeur Jean-Daniel Lelièvre, membre de l’Institut de recherche sur les vaccins.
La France va également faire don de 100 000 doses aux pays les plus touchés, à la demande d’Emmanuel Macron. Depuis la recrudescence des cas de BPCO dans le monde, d’abord en Afrique, puis en Asie et désormais en Europe, la possibilité d’une propagation de l’infection en France est tout à fait envisageable. Le 14 août, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché son niveau d’alerte le plus élevé et, le lendemain, un premier cas du nouveau variant clade 1b a été découvert en Suède chez une personne qui s’était rendue en Afrique, où le nombre de personnes infectées est en augmentation.
Avec l’arrivée de ce variant du virus mpox, « il y a de fortes chances que des cas sporadiques » et de nouveaux cas de monkeypox « apparaissent, et probablement prochainement, en France » a estimé le ministre délégué démissionnaire à la Santé, Frédéric Valletoux dans les colonnes du Tribune du dimanche. Il a toutefois rappelé que « jusqu’à présent aucun (cas lié à ce variant n’a été découvert en France) ».
Pas de confinement, mais des mesures préventives
Alors que l’OMS met en garde contre la propagation de ce nouveau variant du monkeypox, son directeur pour la zone Europe, Hans Kluge, a assuré lors d’un point presse des agences onusiennes que « le mpox n’est pas le nouveau covid ». Le souvenir douloureux de l’épidémie mondiale de Covid-19 est encore frais dans l’esprit collectif, y compris en France. Le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, a donc pris des mesures sans envisager des mesures aussi strictes que pendant la période du covid. Il a annoncé le placement du système de santé français en « état de vigilance maximale » et s’est entretenu avec Catherine Vautrin, ministre du Travail, et Frédéric Valletoux, délégué à la Santé, à plusieurs reprises depuis le 16 août 2024. Le ministre délégué à la Santé a depuis écarté l’idée d’un nouveau confinement. Rien qu’en France, 152 000 doses de vaccins avaient été administrées fin juin.
Assez de stocks en France ?
S’il s’avère qu’un individu est infecté par la MPOX en France, il pourra se faire tester par son médecin à l’aide d’un test PCR avant d’être pris en charge et traité. Dans un communiqué daté du 19 août, l’Institut Pasteur s’est dit prêt à « tester et vacciner les patients à la demande des autorités ». A noter toutefois que le vaccin bavarois nordique ne peut être administré qu’aux adultes, à l’exception des femmes enceintes. Concernant la quantité de doses de vaccin disponibles en France, le ministre démissionnaire Frédéric Valletoux a assuré dans le communiqué Tribune du dimanche disposer de « stocks robustes qui permettent une réponse adaptée. Nous en avons plus qu’en 2022 et nous pouvons commander plus rapidement si nécessaire ». La vaccination doit également continuer à être mise en œuvre auprès des « publics les plus exposés ».
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Plusieurs cas de variole du singe en France
En 2022, près de 5 000 cas de monkeypox (MPOX) avaient été détectés, mais il s’agissait d’infections liées à une autre souche (clade 2). Pour y faire face, 141 049 vaccinations avaient été réalisées sur l’ensemble du territoire. En 2023 et 2024, plusieurs cas de ce même variant avaient également été détectés, dans une moindre mesure.
La différence avec cette nouvelle épidémie de variole du singe est que le nouveau variant clade 1b a été jugé plus contagieux et plus virulent que la souche précédemment détectée en France. « Nous savons que le clade 1 est plus dangereux que le clade 2 », a expliqué le porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, depuis Genève. Le nouveau variant de la maladie est responsable de symptômes plus graves, notamment des éruptions cutanées généralisées sur tout le corps et non concentrées sur les zones génitales, sur le visage ou sur les mains et les pieds comme dans la plupart des cas. Le taux de mortalité du variant clade 1 de la variole du singe est estimé par les scientifiques à 3,6%, rapporte l’AFP.
En plus d’être plus grave, ce variant semble se transmettre davantage selon le Dr Catherine Smallwood, du bureau européen de l’OMS, citée par BFMTV « Il semble qu’il s’agisse d’une souche du virus qui circule exclusivement au sein de la population humaine, et certains des changements viraux identifiés par les virologues nous indiquent qu’il est susceptible de se transmettre plus efficacement entre humains. »
Quelle est l’origine de la variole du singe ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’épidémie de variole du singe a commencé avec le patient zéro infecté par « la consommation de viande insuffisamment cuite provenant d’animaux infectés ». Cette maladie infectieuse est principalement transmise par les rongeurs aux animaux, dont certains peuvent être consommés par les humains.
Quant à l’origine géographique de la variole du singe, l’OMS indique que la maladie serait originaire d’Afrique centrale et occidentale. Connue depuis les années 1970, cette maladie a généralement tendance à se développer dans les zones tropicales. La voir se développer dans des pays qui ne bénéficient pas de ce climat est une surprise pour les scientifiques.