Trains supprimés, surcharge, maintenance à améliorer… La politique ferroviaire en Auvergne-Rhône-Alpes critiquée
Aux « concitoyens d’Auvergne-Rhône-Alpes, j’ai peur de dire qu’il reste encore quelques années difficiles à venir », a déclaré Bernard Lejeune, président de la chambre régionale des comptes (CRC), ce jeudi.
La chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes critique jeudi dans un rapport la politique ferroviaire de la SNCF et prédit une « mur d’investissement » d’au moins 3,8 milliards d’euros pour la région d’ici 2035.
«Aujourd’hui, chaque jour, au moins trente trains manquent à l’appel» Pour assurer le plan de transport dans de bonnes conditions, a indiqué le président de la chambre régionale des comptes (CRC) Bernard Lejeune, lors d’une conférence de presse jeudi à Lyon. Deuxième réseau ferroviaire après celui d’Ile-de-France, les trains express régionaux d’Auvergne-Rhône-Alpes transportent près de 220.000 voyageurs chaque jour. Mais si l’utilisation des TER a augmenté depuis 2017, le nombre de trains n’a pas évolué. « Les conséquences pour les voyageurs sont une augmentation des trains surchargés (…) et un nombre important de trains annulés »la SNCF étant dans l’impossibilité de remplacer les trains en panne ou endommagés ou « tout simplement ne pas avoir assez de rames »Le rapport du CRC souligne.
À « Concitoyens d’Auvergne-Rhône-Alpes, je crains de devoir vous dire qu’il reste encore quelques années difficiles à venir » a déclaré Bernard Lejeune, soulignant que le parc ferroviaire régional, « l’un des plus anciens de France »n’a pas été renouvelé au fil du temps. « Les retards dans la livraison des trains, l’annulation de matériels, les lourds programmes de maintenance et le remplacement nécessaire des CORAIL ne sont pas de nature à améliorer la qualité du service rendu »les détails du rapport. « Pour réussir à moderniser et à étendre sa flotte, la région Auvergne-Rhône-Alpes sera confrontée à un mur d’investissement qui s’élèvera, au minimum, à 3,8 milliards d’euros d’ici 2035. »évalue le CRC, un effort financier « pas comparable à celui réalisé » depuis 2017.
La maintenance pourrait être améliorée
Le rapport pointe du doigt une maintenance mal optimisée, des centres techniques mal situés et sous-dimensionnés et des infrastructures vétustes et dépourvues d’équipements. « biais » dans les enquêtes de satisfaction de la SNCF, qui ne prennent pas en compte les voyageurs des trains supprimés. Une enquête de satisfaction réalisée par la chambre conclut à 53% de satisfaction et de grande satisfaction des usagers, contre 87% selon les enquêtes de la SNCF.
Ce rapport, qui fait suite à une saisine de Laurent Wauquiez en 2022, recommande à la région : « reprendre possession des équipements ferroviaires et des infrastructures de maintenance »Depuis décembre 2023, les régions doivent lancer des appels d’offres pour ouvrir l’exploitation des lignes à la concurrence dans un délai maximum de dix ans. La région, qui a élu jeudi Fabrice Pannekoucke (LR) à sa tête pour succéder à Laurent Wauquiez, prône régulièrement des investissements massifs de l’Etat dans les transports, une position que lui reproche l’opposition. « Il faut investir massivement dans les rames. Il faut arrêter de tergiverser avec l’État. Il faut travailler à ses côtés pour investir et moderniser les infrastructures ferroviaires. » a réclamé jeudi l’écologiste régional Maxime Meyer.
hd1