«Trahir» la loi en augmentant les moyens de la justice serait un «signal dévastateur», assure Eric Dupond-Moretti en cédant sa place à la Chancellerie à Didier Migaud
Cette loi, a rappelé l’ancien ministre de la Justice, prévoit « l’embauche de 1.500 magistrats supplémentaires, 1.800 greffiers, plus de 1.100 contractuels et la poursuite du plan de construction de prisons ».
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Une passation de pouvoir et un avertissement. Eric Dupond-Moretti a remis les sceaux de la République à son successeur Didier Migaud lors de la traditionnelle cérémonie de passation de pouvoir, lundi 23 septembre, au ministère de la Justice, place Vendôme, à Paris. Il lui a ordonné de mettre en œuvre la loi de programmation, votée à une écrasante majorité par le Parlement en octobre dernier. « Une trahison » de la loi de programmation de la justice serait « un signal dévastateur pour tous ceux qui servent notre justice »a déclaré Eric Dupond-Moretti. « Il est essentiel, monsieur le ministre de la Justice, que la loi de programmation pour la justice (…) soit respectée », a-t-il insisté.
Cette loi, a rappelé l’ancien ministre de la Justice, prévoit l’embauche de 1.500 magistrats supplémentaires, 1.800 greffiers, plus de 1.100 contractuels et la poursuite du plan de construction de prisons. « J’espère, Monsieur le Garde des Sceaux, que votre rôle protocolaire vous permettra de défendre efficacement cette loi. »« Mon ambition n’a jamais été politique », a-t-il assuré, « jeJe ne suis pas venu ici pour faire carrière. J’ai eu une vie avant, j’aurai une vie après. »
Avant de quitter ses fonctions, « avec beaucoup d’émotion »l’ancien avocat a rappelé que « Le budget du ministère était de 7,6 milliards d’euros en 2020. Il sera d’environ 10 milliards d’euros en 2024 ». « En quatre ans, nous avons embauché plus de 680 magistrats, plus de 560 greffiers, plus de 3 000 contractuels, 300 personnels de la justice pour mineurs et 4 000 personnels pénitentiaires »dit-il joyeusement.
« Vous pouvez tous compter sur mon engagement », Didier Migaud a répondu. « J’espère que nous pourrons ouvrir les méthodes, mieux travailler, mieux gérer »il a dit, tout en affirmant que « Ce n’est pas seulement une question de moyens ». « À l’heure où la situation financière exige probablement des efforts collectifs de notre pays, c’est une question de volonté et de soutien, a conclu le nouveau ministre de la Justice« On peut être en faveur d’une maîtrise budgétaire sans remettre en cause les priorités. »
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