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« Toutes les mères veulent que leurs enfants aient des amis »

« Toutes les mères veulent que leurs enfants aient des amis »

ENTRETIEN – Dans En tongs au pied de l’Himalaya, Comédie juste et sensible pouvant toucher un large public, l’actrice incarne la mère d’un enfant autiste.

A l’heure où le vidéaste Inoxtag enregistre 30 millions de vues avec le film retraçant son ascension de l’Everest, Audrey Lamy s’impose comme l’héroïne deEn tongs au pied de l’Himalaya. Dans cette comédie de John Wax (Tout simplement noir), elle incarne Pauline, la maman d’un petit garçon autiste qui essaie tant bien que mal de devenir indépendante pour que son fils puisse l’être à son tour.

Entourée d’une galerie de personnages sensibles et attachants – une assistante scolaire impliquée (Naidra Ayadi), un frère instable (Benjamin Tranié) et un ex-mari critique (Nicolas Chupin) – Pauline tient bon pour se remettre sur les rails. Cette comédie sociale à succès rejoint celles qu’Audrey Lamy a produites ces dernières années (Les Invisibles, La Brigade…), et prouve que l’ancienne élève du Conservatoire n’est pas au bout de son ascension.

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Madame Figaro. – Qu’est-ce qui vous a attiré En tongs au pied de l’Himalaya ?
Audrey Lamy. – Je suis tombé amoureux de cette histoire et j’ai aimé le ton innovant du film. L’autisme a déjà été traité au cinéma, mais il est ici abordé à travers le prisme de la parentalité. Il y a quelque chose de très réaliste dans le quotidien de cette mère désemparée. Elle n’a ni les codes ni les armes pour élever un enfant, mais va peu à peu prendre en charge le bien-être de son fils. Le sujet abordé reste lourd et complexe, mais la comédie lui permet de toucher un public plus large en offrant des moments de légèreté.

Comment avez-vous abordé le rôle de Pauline ?
En tant que mère d’un garçon de 7 ans et d’une fille de 3 ans, je réalise à quel point il est important de savoir qu’ils participent aux activités sociales et scolaires… Toutes les mères souhaitent que leurs enfants aient des amis. sont invités aux anniversaires et sont acceptés. En tongs au pied de l’Himalaya tous deux mettent en lumière l’autisme, un sujet qui souffre d’une ignorance totale et d’une réelle stigmatisation, mais ils parlent aussi de la différence au sens large. En cela, elle peut résonner en chacun de nous.

Quelle mère es-tu dans la vie ?
Je suis peut-être un peu surprotecteur envers mes enfants, mais l’équilibre est du côté de mon partenaire. Par exemple, si on joue à un jeu de société avec mon fils de 7 ans, je perdrai systématiquement volontairement, alors que son père ne perdra pas du tout. Je veux que mes enfants soient heureux et je leur dis souvent que rien n’est grave à leur âge. Je veux aussi qu’ils soient gentils et empathiques ; deux qualités qui feront d’eux de bonnes personnes. Je suis également très doué pour transformer les contraintes en jeu. Quand mon fils, fan du rappeur Jul, doit apprendre un poème, on enfile des tongs et des chaussettes pour le réciter en rappant. Cela fonctionne très bien !

L’autisme a déjà été traité au cinéma, mais il est ici abordé à travers le prisme de la parentalité

Audrey Lamy

Dans le film, Pauline est entourée d’hommes, mais ce sont les femmes qui la poussent à réagir…
Comme dans la vie, non ? Je crois vraiment à la force féminine et j’ai l’impression que les femmes sont capables de déplacer des montagnes. Ils poussent les murs, bousculent les codes, mettent de côté leurs complexes… La parole est libérée, et si l’un d’eux n’ose pas parler, un autre le fera à sa place. J’ai été élevée par une mère qui m’a appris à être indépendante et à ne jamais me taire avec un homme. Mais j’ai aussi rencontré des hommes extraordinaires dans ma vie : la plupart des cinéastes qui m’ont proposé des rôles sont des hommes. Les hommes m’ont aidée, soutenue, mais les femmes ont peut-être un petit plus qui les amène à contourner les barrières qui leur sont imposées.

Quand vous êtes-vous senti responsabilisé dans votre vie ?
Quand j’ai payé mon premier loyer et donné des vacances à mes parents. Après mon baccalauréat, j’ai dit à mon père que je voulais essayer une école de théâtre et il m’a donné deux ans pour faire mes preuves. Au-delà, il m’emploierait dans son atelier de tissus d’ameublement à Alès, dans le Gard. J’ai réussi les examens du Cours Florent et suis entrée directement en deuxième année (une preuve de ma motivation !). Cela m’a permis d’intégrer ensuite le Conservatoire National d’Art Dramatique. Nous étions quinze filles et quinze garçons à sélectionner (dont Jonathan Cohen et Céline Sallette) et, pendant trois ans, nous avons joué, dansé, pris des cours d’escrime… C’était une formation extrêmement complète qui nous faisait travailler au moins les premières années.

Quels rôles vous ont fait avancer ?
Plus que les rôles, l’âge m’a permis d’avoir moins peur et d’affirmer mes choix. Certaines rencontres m’ont également permis d’élargir mon champ d’action. J’ai eu la chance que des cinéastes comme Louis-Julien Petit, Allan Mauduit et, récemment, Pascal Elbé, avec qui j’ai tourné La bonne étoile (sortie en 2025, NDLR), m’imagine dans différents registres. Les réalisateurs veulent souvent mettre des acteurs dans les mêmes rôles, mais je ne vais pas jouer les professeurs de sport toute ma vie parce que Tout ce qui brille travaillé. Je viens d’une tragédie, et si j’explore désormais d’autres univers, il me reste encore à ouvrir quelques portes.

La comédie permet de toucher un public plus large en offrant des moments de légèreté

Audrey Lamy

Votre sœur, Alexandra Lamy, est aussi l’héroïne d’un film, Louise Violette, actuellement en salles. Avez-vous déjà concouru les deux?
Jamais de la vie ! D’abord parce qu’Alexandra a dix ans de plus que moi, et même si elle paraît de plus en plus jeune et moi de plus en plus vieux, c’est elle qui m’a donné goût à ce métier et m’a poussé à tenter ma chance. Il y a beaucoup de bonne volonté entre nous, on se soutient, on s’envoie des messages pour se féliciter, on est sincèrement heureux l’un pour l’autre. Il n’y a pas de frustration, car nous travaillons tous les deux et j’ai trouvé ma place de « sœur de ».

En tongs au pied de l’Himalaya, de John Wax, avec Audrey Lamy, Nicolas Chupin, Naidra Ayadi, Luca Chapuis… Sortie le 13 novembre.

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