Lors de son séjour en Angola, Joe Biden a annoncé un nouveau financement pour le corridor de Lobito, un vaste projet ferroviaire transafricain visant à relier plusieurs pays aux marchés commerciaux régionaux et mondiaux.
« Imaginez l’impact que cela va avoir sur la technologie, l’énergie verte, l’agriculture et la sécurité alimentaire », a déclaré Joe Biden dans un discours sur le corridor transafricain de Lobito. Le chef de l’Etat américain en a profité pour annoncer un financement supplémentaire de 600 millions de dollars (567 millions d’euros) pour ce projet.
Un programme majeur puisque le corridor de Lobito n’est autre qu’un axe ferroviaire (1 300 kilomètres de rails) et commercial desservant le nord-ouest de la Zambie, la République démocratique du Congo (RDC) et traversant l’Angola. Sa mise en service permettra ainsi d’améliorer les capacités d’exportation – notamment de minerais – des trois pays.
Il vise également à réduire considérablement les délais de transport des marchandises entre la RDC ou la Zambie et la côte : de 45 jours aujourd’hui par la route à 40 à 50 heures par train.
Joe Biden, qui effectue le premier voyage officiel d’un président américain en Afrique depuis 2015, et dont la visite en Angola est une première historique, a plaisanté en disant qu’il allait « revenir pour prendre ce train ». Le président congolais Félix Tshisekedi a déclaré que ce grand projet était un « symbole de notre volonté collective ».
Un projet soutenu par l’Europe
Le projet a été annoncé dans une déclaration conjointe de l’Union européenne et des États-Unis en marge de l’événement du Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements (GIIP) au G20 en 2023.
En octobre de la même année, lors du forum « Global Gateway », les deux partenaires signent – avec l’Angola, la RDC, la Zambie, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Africa Finance Corporation (AFC) – un protocole d’accord pour définir les rôles et objectifs de l’expansion du corridor.
Collaborer avec la Chine
En effet, pour que ce projet soit une réussite, les États-Unis devront coopérer avec la Chine. Le pays « domine le secteur minier en RDC et en Zambie », a rappelé Mvemba Phezo Dizolele, expert au Center for Strategic and International Studies, un institut de recherche basé à Washington.
«Les Etats-Unis ne veulent pas céder sans combat aux Chinois les nombreuses matières premières précieuses de la région. Mais la question est de savoir si les Américains peuvent rivaliser avec les Chinois, qui sont déjà engagés dans la région depuis des décennies et ont ainsi pris une énorme avance », a déclaré Claudio Silva, analyste politique angolais, à Deutsche Welle. Silva.
Alors que la Chine a déjà investi des sommes pharaoniques, Washington affirme proposer des initiatives plus ciblées et plus respectueuses des intérêts des pays africains, où Pékin est accusé de les accabler de dettes impossibles à honorer.