Bourse Entreprise

« Tout pour être piégée » : une pharmacienne abusée par de fausses ordonnances à plusieurs milliers d’euros témoigne

En 2023, la lutte contre la fraude à l’assurance maladie a permis de récupérer 466 millions d’euros.
Le recours aux fausses ordonnances a fortement augmenté au cours des trois dernières années.
Et les pharmaciens sont responsables s’ils ne sont pas assez vigilants, comme en témoigne ce reportage du JT de TF1 à Marseille.

Suivez la couverture complète

Le 20 heures

« Nous sommes devenus enquêteurs, je pense que nous sommes la nouvelle police sanitaire »», plaisante au micro de TF1, dans le reportage de 20H ci-dessus, Stéphane Pichon, président de l’Ordre des Pharmaciens des Bouches-du-Rhône. Pourtant, le sujet est sérieux : l’Assurance maladie a recensé 8,5 millions d’euros de fraude aux fausses ordonnances rien qu’en 2022. Phénomène toujours en forte croissance, les médicaments rares, obtenus gratuitement en France, sont revendus à prix d’or. l’or à l’étranger. Ce trafic lucratif nécessite une vigilance particulièrement grande de la part des professionnels.

  • Lire aussi

    ENQUÊTE – Fausses prescriptions médicales : difficiles à détecter, le trafic se développe

Si l’usage d’une fausse ordonnance est puni d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende, c’est le pharmacien délivrant les médicaments qui y sont prescrits qui est seul tenu responsable du préjudice financier occasionné à la Sécurité sociale, en en plus d’être également passible de poursuites pénales, encourant jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende. Et cela, stipule l’article L. 5432-1 du Code de la santé publique, « même s’il ne s’est pas rendu compte de la falsification ou si la prescription n’était pas conforme à la réglementation ».

  • Lire aussi

    ENQUÊTE – Fausses ordonnances : les pharmacies face aux trafiquants de drogue

Salwa Ben Rhouma, travaillant à la pharmacie « La Méditerranéenne » à Marseille et tombée dans le piège, doit plus de 13 000 euros à l’État. « Un client s’est présenté avec une ordonnance filigranée, avec un vrai cachet d’hôpital dessus, et une carte vitale, il y avait tout pour être piégé, sur un médicament anticancéreux coûtant plus de 4 000 euros.elle explique. J’ai facilement fait confiance… », elle se lamente. Depuis, elle a « mis en œuvre une stratégie de surveillance », qu’elle partage avec ses collègues. L’un d’eux nous livre une de ses astuces pour débusquer les contrefaçons : « Le tampon, je l’ai frotté un peu et j’ai remarqué qu’il était scanné. »

Des antidiabétiques pour « maigrir »

Dans les locaux de l’Assurance maladie, une cellule d’enquête travaille désormais à plein temps sur ce type de fraude. Elle constate que les anxiolytiques et les analgésiques font l’objet des tentatives les plus nombreuses, tandis que les antidiabétiques sont en hausse. « On suppose que ces médicaments sont utilisés dans un autre but, perdre du poids », indique un enquêteur sous couvert d’anonymat. Pour limiter les pertes, les ordonnances seront bientôt numérisées et « équipé de codes QR théoriquement infalsifiables » selon Mars Scholler, directeur adjoint de la lutte contre la fraude à la Caisse nationale d’assurance maladie. Le système sera déployé début 2025 dans toute la France.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Paul Géli, Nicolas Carme, Caroline Bayle

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page