tout comprendre sur le nouveau tarif unique lancé en janvier
Annoncée comme le moyen de mettre fin à « toutes sortes de pièges et d’injustices tarifaires », cette simplification promet d’être bénéfique pour de nombreux voyageurs. Une « révolution » qui s’accompagne de plusieurs changements.
« Nous ne nous attendions pas à une telle révolution »« Les trains sont des moyens de transport très abordables », s’exclame d’emblée Arnaud Bertrand, président de l’association d’usagers Plus de trains, après l’annonce de la mise en place, à partir du 2 janvier, d’un tarif unique pour tous les transports en commun en Île-de-France. A cette date, le ticket pour prendre le métro, le RER ou le Transilien aura un prix unique de 2,50 euros, tandis que le ticket pour prendre le bus ou le tram sera vendu à 2 euros. « Une mesure à la fois écologique et sociale, qui contribuera à lutter contre les fractures sociales et territoriales dans la région »justifie la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse ce mercredi.
Pour l’élu francilien, il s’agit en effet de corriger de nombreuses inégalités, alors que certains usagers occasionnels se retrouvaient parfois à devoir acheter deux tickets. « origine-destination » pour réussir leur trajet, pour aller de Melun à Marne-la-Vallée par exemple. Soit deux fois 5 euros. « Chaque Francilien doit avoir le même droit de se déplacer, au même prix »Elle a poursuivi en évoquant une décision qui s’inscrit dans la continuité de l’histoire, depuis l’introduction du pass unique Navigo en 2015. Et de reconnaître : « Aujourd’hui, nous avons des tarifs incompréhensibles, avec 50 000 tarifs différents, qui sont totalement injustes. »
Lire le fichierLogement, transports… A quoi ressemblera la France en 2039 ?
Un prix unitaire unique
A partir de janvier, le ticket unique métro/train/RER à 2,50 euros remplacera les tickets t+ et les tickets « origine-destination » dont les prix s’échelonnaient de 2,15 à 5 euros. Il en va de même pour le ticket de bus/tram à l’unité à 2 euros, contre 2,15 euros. Une nouvelle tarification « populaire auprès de 75 % des voyageurs » interrogés dans le cadre d’une enquête auprès des clients, souligne IDFM.
Ces derniers, dont le nombre est estimé à 4 millions, s’en retrouveront majoritairement gagnants. « Notre objectif : renforcer le pouvoir d’achat de 3 millions de voyageurs occasionnels, leur simplifier la vie et les inciter à utiliser davantage les transports en commun, avec un prix du billet significativement réduit pour les habitants de la petite et grande couronne et les usagers des bus. »Seul un million de voyageurs seront contraints de payer plus, selon IDFM. Parmi eux, les Parisiens qui ne sortent pas de Paris, et tous ceux qui empruntent uniquement le métro, à l’exclusion de tout autre mode de transport. Ils paieront 25 euros pour 10 tickets au lieu de 17,35 euros.
Une incitation financière pour Freedom+
Pour contrer cette hausse des prix, IDFM souhaite étendre le pass Liberté+, qui permet aux usagers occasionnels de la région parisienne d’utiliser les transports en commun en payant uniquement ce qu’ils consomment. Et ce, sans avoir à sortir leur carte bancaire, puisqu’ils sont ensuite directement débités de leur compte bancaire tous les 15 du mois.
Jusqu’à présent, cette solution ne permettait de prendre le métro et le RER que dans Paris intra-muros, elle sera étendue à partir de janvier « vers toute l’Île-de-France, avec des correspondances gratuites »avec « une remise de 20% sur le prix plein ». Soit des tickets de métro/train/RER à 1,99 euros et des tickets de bus/tramway à 1,60 euros. Pour Valérie Pécresse, ce pass a donc « destiné à devenir le passeport de tous les visiteurs occasionnels de la région parisienne »A noter qu’au printemps 2025, il sera possible de le dématérialiser sur les smartphones.
Et toute la révolution à venir avec ce pass Liberté+ réside dans la gratuité des correspondances. Car le Parisien qui utiliserait un bus, un métro et/ou un train pour se rendre d’un point A à un point B ne paiera que 1,99 euro, contre 4,50 euros s’il n’a pas de pass (2 euros pour le ticket réseau de surface + 2,50 euros pour le ticket réseau ferré).
La fin du carnet de 10 tickets
En contrepartie, cette nouvelle tarification marquera la fin définitive du carnet de 10 billets. S’il sera toujours possible d’acheter des billets à tarif unique aux guichets et aux distributeurs automatiques, au moins jusqu’en décembre 2025, il ne sera plus possible d’obtenir une réduction en achetant 10 billets en une seule fois, comme c’était le cas auparavant.
Concrètement, il ne sera possible d’acheter ou de recharger que jusqu’à 30 titres de transport à l’unité sur votre pass Navigo Easy ou directement sur votre smartphone via l’application. Pour la modique somme de 75 euros, au lieu de 52,05 euros.
Quelles offres sont proposées aux touristes ?
« Ce sera clairement plus cher pour eux »note Arnaud Bertrand. Les touristes étrangers et tous ceux qui ne résident pas en Île-de-France seront ainsi contraints de payer 2,50 euros pour chacun de leurs déplacements sur le réseau ferroviaire. Ils pourront toutefois bénéficier d’autres offres qui pourraient s’avérer plus avantageuses pour eux en fonction de leur déplacement.
Parmi ceux-ci, deux produits seront d’abord proposés : le pass Navigo journée qui sera vendu 12 euros (au lieu de 20,60 euros) et le pass unique Paris Visite incluant l’accès aux aéroports pour 29,90 euros. Enfin, il y aura un billet aéroport, commun aux deux aéroports au départ et à l’arrivée de toute l’Île-de-France et tous modes de transport confondus, au tarif unique de 13 euros (sauf Orlyval qui restera aux conditions tarifaires actuelles).
Quelles offres sont disponibles pour les enfants ?
Les tarifs réduits – déjà en vigueur pour les enfants de 4 à 9 ans ou pour les détenteurs d’une carte famille nombreuse – resteront applicables. Y compris sur une carte Liberté+. Toutefois, pour les enfants ou adolescents qui utilisent les transports en commun au quotidien, les cartes Imagine R junior (24,40 euros par an), scolaire et étudiant (374,40 euros) restent la solution la plus avantageuse.
A lire aussiRER, métro, Transilien… En Île-de-France, le prix du ticket sera plafonné à 2,50 euros dès 2025
Quid du prix du pass Navigo pour les abonnés ?
« Nous continuerons à avoir des augmentations du prix du pass Navigo chaque année, jusqu’à l’inflation + 1% maximum »a confirmé Valérie Pécresse ce mercredi, confirmant ainsi une hausse des tarifs pour les abonnés pouvant aller jusqu’à 2,7% en janvier prochain. Une hausse communément acceptée par les associations d’usagers qui préfèrent avoir « revenus supplémentaires » Et « assez pour financer la construction du Grand Paris Express »plutôt que de voir les recettes d’Île-de-France Mobilités se tarir.
À ce sujet, Valérie Pécresse défend une simplification tarifaire qui n’aurait…« un coût théorique de 30 millions d’euros »une perte de revenus sur les 3 milliards de revenus annuels d’IDFM, et qui « serait complètement compensé par le report modal de la voiture vers les transports en commun »Pour l’élu, cette nouvelle tarification pourrait aussi être compensée par une hausse de la fréquentation, conséquence directe de cette simplification. Et de garantir : « Grâce à ces tarifs, nous aurons une réelle incitation à nous déplacer partout en Île-de-France ».
hd1