Tout comprendre de la proposition de trêve du gouvernement israélien
Vers une trêve à Gaza ? Israël a annoncé qu’il attendait « jusqu’à mercredi soir » une réponse du Hamas à son offre, après près de sept mois de guerre. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré lundi qu’il « espérait » une réponse favorable du mouvement palestinien à une proposition qu’il a qualifiée d' »extraordinairement généreuse de la part d’Israël ». Quelle est cette offre et dans quel contexte a-t-elle été faite ? On fait le point.
Quelle est la proposition ?
Israël a proposé une trêve de 40 jours, associée à la libération des otages détenus à Gaza depuis le début de la guerre en échange de prisonniers palestiniens détenus par l’Etat hébreu. Cette proposition fait suite à des mois d’impasse dans les négociations indirectes. Une trêve d’une semaine a permis la libération de 105 otages fin novembre, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.
Pression américaine
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, en visite mardi en Jordanie, a appelé le Hamas à accepter « sans plus attendre » la proposition de trêve préparée par les médiateurs et soumise lundi au mouvement palestinien. « Plus de retards, plus d’excuses. Il est temps d’agir maintenant », a-t-il déclaré peu avant son départ pour Israël. « Nous voulons voir cet accord se concrétiser dans les prochains jours. »
L’offensive sur Rafah
Mais parallèlement à ces espoirs de trêve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis que son armée entrerait « avec ou sans » trêve dans la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte, considérée par Israël comme le dernier bastion du Hamas. « L’idée selon laquelle nous allons arrêter la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous entrerons dans Rafah et y éliminerons les bataillons du Hamas, avec ou sans accord (de trêve), afin d’obtenir une victoire totale », a déclaré mardi Netanyahu à des proches des otages à Jérusalem.
De nombreuses capitales, à commencer par Washington, et des organisations humanitaires craignent des pertes civiles massives en cas d’offensive sur cette ville devenue refuge pour un million et demi de Palestiniens. Une telle offensive représenterait une « escalade intolérable », a prévenu mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Une réponse du Hamas « le plus rapidement possible »
Les pays médiateurs (Egypte, Qatar, Etats-Unis) attendent désormais une réponse de la mouvance islamiste à cette proposition de trêve. Après une réunion lundi au Caire avec des représentants de l’Egypte et du Qatar, une délégation du Hamas est rentrée mardi à Doha pour étudier la nouvelle proposition de trêve et devrait donner sa réponse « le plus rapidement possible », selon une source. proche du mouvement.
Le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu permanent avant tout accord sur la libération des otages, ce qu’Israël a toujours refusé. Ses revendications portent également sur « un retrait (israélien) de la bande de Gaza, le retour des déplacés, un calendrier clair pour le début de la reconstruction et un accord d’échange qui efface toute injustice envers les détenus palestiniens, hommes et femmes », selon l’un d’entre eux. des négociateurs, Zaher Jabareen.