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TOUT COMPRENDRE. Comment va se dérouler le procès historique qui s’ouvre contre Donald Trump

TOUT COMPRENDRE. Comment va se dérouler le procès historique qui s’ouvre contre Donald Trump

Le procès pénal de Donald Trump, candidat à la prochaine élection présidentielle, s’ouvrira à Manhattan ce lundi 15 avril. Du jamais vu pour un ancien locataire du Bureau Ovale.

Quelle qu’en soit l’issue, le procès qui s’ouvre ce lundi 15 avril fera date dans l’histoire américaine. Sans précédent aux États-Unis, un ancien président se retrouve jugé au pénal et risque une peine de prison. Donald Trump devra se défendre dans une affaire de documents comptables falsifiés remontant à 2016, année qui a vu sa victoire contre Hillary Clinton et son arrivée dans le Bureau ovale.

Huit ans plus tard, ce procès exceptionnel, qui devrait durer six à huit semaines, se heurte à une nouvelle tentative de Donald Trump de reconquérir la Maison Blanche et de l’emporter dans les urnes face à Joe Biden.

De quoi est accusé Donald Trump ?

L’ancien président américain comparaîtra à Manhattan dans l’affaire « Le peuple de l’État de New York contre Donald Trump ». Au cœur du dossier et des débats se trouve une histoire datant de l’année 2016 avec une ancienne star du porno, Stormy Daniels, au casting.

Pour l’accusation, dirigée par le procureur Alvin Bragg, Donald Trump était coupable de falsification de documents comptables pour son groupe immobilier, Trump Organization. Ces contrefaçons étaient destinées à dissimuler un paiement de 130 000 $ à Stormy Daniels. Ceci pour qu’elle garde le silence sur une relation sexuelle qu’elle aurait eue avec le candidat républicain à la présidentielle dix ans plus tôt.

Trump a toujours nié toute relation de cette nature avec l’actrice pornographique et son camp affirme que les paiements ont été effectués en toute légalité.

Mais pour Alvin Bragg, « ce n’est pas l’argent et le sexe » qui devraient occuper les esprits : « Il s’agit d’un complot pour truquer l’élection présidentielle, puis cela réside dans les documents comptables pour le dissimuler ».

Au total, Donald Trump fait face à 34 chefs d’accusation pour « falsification de documents comptables » et chacun d’entre eux est passible de quatre ans de prison. L’ancien président des États-Unis a plaidé non coupable de toutes ces accusations.

Qui sera chargé de juger Donald Trump ?

Les débats seront présidés par Juan Merchan, un juge rapidement détesté par Donald Trump et ses avocats. « IL ME DÉTESTE », a résumé l’accusé avec son style habituel. Au-delà des invectives, sa défense a fait ce qu’elle a pu pour l’interpeller. Les raisons? Un don de 35 dollars qu’il a fait pour la campagne 2020 de Joe Biden et pour l’emploi de sa fille dans un cabinet de conseil politique qui comptait le président démocrate parmi ses clients.

Mais la tâche de rendre un verdict de culpabilité ou non ne reviendra pas à Juan Merchan. Il lui appartiendra simplement de fixer la peine de Donald Trump si douze jurés jugent à l’unanimité l’ancien président « coupable ». Trouver ces douze jurés sera le premier défi de ce procès et leur sélection à elle seule devrait durer entre une à deux semaines.

Une durée qui s’explique par la nécessité de trouver à Manhattan douze personnes capables de juger Donald Trump de manière impartiale. Pour ses avocats Susan Necheles et Todd Blanche, il s’agit là d’un défi dans ces terres new-yorkaises politiquement acquises par les démocrates.

Les centaines de jurés potentiels seront donc soumis à une série de 42 questions qui ont fait l’objet d’âpres négociations entre les deux parties. Ils porteront sur leur métier ou leur éventuelle expérience antérieure de juré mais aussi sur leurs sympathies politiques, qu’ils suivent ou non Donald Trump sur les réseaux sociaux ou qu’ils soutiennent des mouvements extrémistes ou complotistes comme les Proud Boys. ou QAnon.

Qui témoignera lors du procès ?

L’accusation n’a pas officiellement dévoilé les noms de ceux qui seront appelés à la barre lors du procès, mais il ne fait aucun doute que certains des principaux acteurs de l’affaire se manifesteront pour raconter leur histoire. A commencer bien sûr par Stormy Daniels, qui était la star d’un récent documentaire où elle confiait : « Tout ce que j’avais à faire, c’était de signer un bout de papier pour garder le silence. »

Autre personnage incontournable, Michael Cohen, ancien avocat de Trump et « pitbull » devenu la bête noire de l’ex-président. Il a été reconnu coupable d’avoir versé 130 000 $ à Stormy Daniels et constitue un témoin clé de l’accusation. Un point noir cependant : sa condamnation pour fausses déclarations devant le Congrès. Un angle d’attaque évident pour les avocats de Trump, qui ne devraient pas manquer de présenter Michael Cohen comme un témoin à la crédibilité douteuse.

David Pecker, ancien patron du tabloïd The National Enquirer, sera probablement invité à comparaître devant les jurés. Lors de la campagne présidentielle de 2016, son journal, racheté par Trump, s’était chargé de fouiller dans les portefeuilles pour éviter que certaines histoires embarrassantes pour le candidat républicain ne soient révélées.

Et puis il y a Donald Trump lui-même, qui a déclaré cette semaine qu’il comptait « témoigner » lors de son procès. Il prendrait alors le risque du parjure dans le cas où il accepterait les faits.

« Je vais témoigner. Je dis la vérité », a-t-il néanmoins insisté vendredi devant la presse depuis sa résidence de Mar-a-Lago.

Quel impact sur la campagne présidentielle ?

Il est difficile d’anticiper l’effet d’un tel procès et d’un éventuel verdict de culpabilité sur les chances de Donald Trump d’être déclaré vainqueur à la prochaine élection présidentielle. Selon un sondage Ipsos publié le mois dernier, 57 % des Américains estiment qu’un « coupable » n’aurait aucun impact sur leurs chances de voter pour Trump, voire renforcerait leur envie de voter pour lui. service.

Jusqu’à présent, les déboires judiciaires de Donald Trump n’ont cessé de galvaniser le candidat et ses électeurs enclins à voir cette succession d’affaires comme une « chasse aux sorcières ».

Le candidat républicain a également réussi à tourner ces contestations à son avantage en en faisant un argument pour récolter des fonds pour sa campagne. On se souvient qu’il avait utilisé l’image de son fameux « mugshot » pris l’été dernier en Géorgie pour vendre toute une série de produits dérivés et les sommes récoltées lui avaient permis d’alimenter son trésor de guerre.

Y aura-t-il d’autres procès pour Trump ?

Outre les 34 chefs d’accusation du procès de Manhattan, Donald Trump est visé par une cinquantaine d’autres chefs d’accusation dans trois autres procédures pénales. Il n’est cependant pas sûr qu’elles donnent lieu à des procès d’ici novembre en raison des innombrables appels déposés par la défense de Trump.

Le candidat républicain est notamment accusé de « complot contre les institutions américaines » et « d’atteinte au droit de vote » des électeurs pour avoir tenté d’annuler les résultats de l’élection de 2020. Ce procès, qui aurait dû s’ouvrir à Washington début mars, a été reporté le temps que la Cour suprême se prononce sur l’immunité pénale invoquée par Donald Trump. La décision de la Cour suprême est attendue d’ici juin.

Donald Trump est également poursuivi avec 14 autres personnes pour avoir également voulu renverser le verdict des urnes en Géorgie en 2020 en demandant à un haut responsable de cet Etat de « retrouver » les quelque 12 000 bulletins de vote à son nom. La procureure Fani Willis a proposé que ce procès, le seul des quatre à être télévisé, débute le 5 août pour les 15 accusés, mais le juge Scott McAfee ne s’est pas encore prononcé sur la question.

Enfin, Donald Trump est accusé d’avoir compromis la sécurité nationale en détenant à Mar-a-lago des documents classifiés, notamment des plans militaires ou des informations sur les armes nucléaires, après la fin de sa présidence. Il est également accusé d’avoir tenté de détruire des preuves. Dans cette affaire, le procès, qui devait s’ouvrir le 20 mai, sera très probablement reporté de plusieurs mois, mais la juge Aileen Cannon n’a toujours pas fixé de nouvelle date.

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