Santé

Tout ce qu’on ne sait pas sur la ménopause : une soirée à Clermont-Ferrand pour en parler

Après la projection, jeudi 7 novembre au cinéma parisien de Clermont, de « Ménopause : la tempête hormonale », un échange permettra de mieux comprendre cette phase de la vie des femmes qui reste taboue.

On parle plus facilement des premières périodes que des dernières. Pourtant, chaque année en France, 500 000 femmes entrent dans cette phase de la vie qu’est la ménopause.

Dans son cabinet, Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, s’étonne du manque d’information des femmes sur cette période. C’est pourquoi elle a décidé de s’impliquer pour faire connaître à tous cette phase délicate et souvent incomprise de la vie des femmes.

En ce sens, elle participera aux échanges lors de la soirée « La ménopause fait son cinéma » jeudi 7 novembre au cinéma CGR Le Paris à Clermont-Ferrand.

On estime que 25 % des femmes manquent d’informations sur la ménopause. Est-ce encore un sujet tabou ?

« Oui tout à fait. Aborder cette phase de la vie dans une société qui aime les jeunes et qui n’aime pas vieillir dans tous les sens du terme n’est pas un sujet glamour. On le vérifie à différents niveaux : des actrices qui parlent du tunnel des 50 ans ; dans les entreprises, nous sommes des seniors après 45 ans et la plupart du temps, les femmes sont bloquées, voire évincées de la suite de leur carrière, on connaît les limitations qui peuvent survenir à cette période et dont on n’aime pas parler ; , parce que ce sont des affaires privées. Ne pas avoir de règles pendant douze mois consécutifs est ce qui définit la ménopause. Et nous n’aimons pas parler de notre vie privée.

Quelles sont les informations essentielles qui permettraient aux femmes de mieux aborder la ménopause ?

« L’existence d’une périménopause qui peut durer de un à 7 ans durant laquelle les femmes sont bouleversées physiquement et psychologiquement. Assez discrètement, les premiers signes peuvent survenir dès l’âge de 37 ans. En revanche, 100 % des femmes le seront un jour. ménopausées et elles passeront 40% de leur vie dans cet état ménopausique. La ménopause n’est pas une fin mais le début d’une autre phase de la vie.

Au-delà des bouffées de chaleur et de la prise de poids, y a-t-il des symptômes qui gagneraient à être connus pour éviter l’anxiété ?

« Oui, comme les palpitations cardiaques, les douleurs tendineuses, les douleurs articulaires… des tendinites souvent spontanées et angoissantes. Ce qui terrifie parfois les femmes, c’est le symptôme d’un flou cognitif : par exemple, une femme ne sait plus signer, ou oublie son numéro de téléphone pour par jour… Certains vont alors consulter pensant développer une maladie d’Alzheimer précoce… Des problèmes de mémorisation, voire de concentration, des troubles du sommeil et des bouleversements émotionnels qui peuvent conduire à la dépression.

Connaissez-vous ces phases de la vie qui fragilisent le cœur des femmes ? Réponses avec un cardiologue de Clermont-Ferrand

Pourquoi y a-t-il souvent une prise de poids qui accompagne la ménopause ?

« Cela est lié au fait que nos œstrogènes ne seront plus produits par les ovaires. Cela induit un manque de ces hormones qui dépensent de l’énergie. Notre métabolisme, autrement dit notre moteur interne, diminue. La fatigabilité augmente. Le corps semble faire comme avant mais ça dépense moins d’énergie. Donc comme à 45/50 ans les femmes ont leurs habitudes de vie, leurs habitudes alimentaires, etc. elles n’adaptent pas ce qu’elles consomment par rapport à ces nouveaux besoins. En général, elles apportent plus que nécessaire ce qui peut. entraînera une prise de poids. Le corps va le stocker sous forme de graisse, générant un épaississement de l’abdomen, un emplacement dû à la testostérone (hormone mâle) qui n’est plus autant compensé par les œstrogènes ayant diminué. comme chez les hommes.Laurence Haurat est psychologue et nutritionniste, elle est également l’auteur de La Révolution Ménopause aux éditions Solar et Dr Good. Photo @Camille Pouget Studio

Peut-on l’éviter, le limiter ?

« Ce n’est pas parce que nous avons pris du poids que cela ne changera plus. Nous ne reviendrons probablement jamais comme avant, mais cela fait partie des changements dans notre corps depuis notre naissance. Notre métabolisme commence à diminuer. dès l’âge de 22 ans. Ce vieillissement que l’on perçoit accéléré à la ménopause, a en réalité commencé bien avant. Travailler sur soi consisterait à essayer de respecter et d’accueillir ces changements, plutôt que d’essayer de devenir le même qu’avant.

Comment ?

« En réalité, cela peut se préparer dès 37 ans, il faut être conscient que le corps n’est pas figé, qu’il va continuer à se transformer, et qu’il va manifester des besoins évolutifs dans le temps. Plus on apporte une réponse alimentaire adaptée à ses besoins et moins le corps y gagnera. Pour cela, vous devez apprendre à écouter votre corps, sa faim, sa satiété… et réexaminer votre alimentation pour l’adapter afin de maintenir un poids psychologique relativement stable. être également à prendre en compte, car les bouleversements sont importants durant ces périodes de la vie.

L’activité physique est également essentielle et il y a quand même une bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard pour commencer

Pour ceux qui pratiquent déjà une activité régulière, ils devront augmenter son intensité ou sa fréquence afin de compenser la baisse du métabolisme (qui incluait déjà l’activité physique comme dépense supplémentaire). Pour d’autres, le petit plus qu’ils feront améliorera sensiblement leur métabolisme. S’amuser sera important. S’il est essentiel de penser au cardio – l’effet protecteur des œstrogènes sur le cœur n’est plus là –, il faut aussi apporter du renforcement musculaire pour contrer l’atrophie musculaire liée à la ménopause. »

Comment rendre cette période positive ?

« Une fois la périménopause passée, une fois la ménopause installée, les femmes disent souvent se sentir beaucoup mieux : libérées des règles et de la contraception, libérées aussi du fardeau mental familial… Elles retrouvent une nouvelle énergie. Cette période peut alors être vécue comme une invitation. poser des questions sur ce que nous voulons pour nous-mêmes, sur ce que nous prévoyons pour les prochains 40 % de notre vie… »

Le programme de la soirée du 7 novembre

« La ménopause fait son cinéma » est organisée par le collectif Passerelles : une projection-débat autour de la ménopause et de la périménopause est proposée jeudi 7 novembre, de 19h15 à 22h au cinéma CGR Le Paris, rue Barrière de Jaude à Clermont- Ferrand.

La soirée débutera par la projection du documentaire « Ménopause : la tempête hormonale », d’Élisabeth Bonnet Katz et Alexandra Verbecq, issu d’une Enquête Santé présentée par Marina Carrère d’Encausse sur France 5.

A la fin, un échange aura lieu avec le Dr Rébecca Le Glaunec, gynécologue à Clermont-Ferrand, Laurence Haurat, psychologue-nutritionniste, témoin engagé et permettra aux participants de poser des questions et d’obtenir de précieuses informations.

Le prix de la séance est de 5 € dont une partie sera reversée au Fonds pour la Santé des Femmes.

Michèle Gardette
(email protégé)

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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