De nombreux retraités pourraient ainsi payer davantage d’impôts.
Il s’agit d’une prestation automatique dont bénéficient tous les retraités, quel que soit leur niveau de revenus. En réalité, peu de gens connaissent cette réduction. Chaque année, les impôts font un cadeau aux seniors et leur permettent d’économiser plusieurs centaines d’euros. Un avantage du monde du travail, qui perdure dans « l’au-delà », mais qui pourrait vivre ses dernières heures.
Une proposition est en effet de mettre fin à ce cadeau fiscal, qui coûte à l’Etat plus de 4 milliards d’euros chaque année. Dans un contexte où les économies sont recherchées à tout prix, cela pourrait intéresser le gouvernement. Mais étudier une nouvelle mesure allant à l’encontre du portefeuille des retraites semble explosif.
Après le report de la hausse des retraites du 1er janvier au 1er juillet, Michel Barnier et ses équipes pourraient être tentés de se pencher sur la dernière recommandation du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), branche de la Cour des comptes.
Depuis 1979, lors de chaque déclaration de revenus, les montants indiqués au titre des impôts sont automatiquement réduits de 10 %. Une mesure introduite à l’époque par Raymond Barre, destinée à réduire le fardeau fiscal des retraités, notamment ceux aux revenus modestes ou moyens.
Chaque année, jusqu’à 4 321 euros (plafond 2024) peuvent être déduits de l’assiette de calcul de l’impôt sur le revenu. Autant d’argent qui n’est donc soumis à aucun prélèvement fiscal. Une aubaine pour les retraites, à la hauteur des dépenses professionnelles automatiquement déduites pour les travailleurs. Cependant, selon le rapport du CPO, ce système profite principalement aux revenus les plus élevés. 30 % du coût de la mesure profite aux 10 % les plus riches.
Face à ce constat, le CPO s’interroge sur l’utilité du dispositif et propose plutôt de l’accorder sous condition de ressources, pour qu’il joue véritablement un rôle de solidarité. Sans proposer de barème ni même estimer de potentielles recettes supplémentaires pour l’Etat.
Le sujet pourrait très rapidement être abordé à l’Assemblée nationale car le RN a déposé un amendement visant à remplacer cette réduction par un prélèvement automatique de 1000 euros pour chacun. De quoi augmenter les recettes fiscales des plus riches. Mais le parti n’a pas quantifié le gain potentiel.