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Tous les organes ne s’arrêtent pas lorsque vous mourez, celui-ci continue de fonctionner

Tous les organes ne s’arrêtent pas lorsque vous mourez, celui-ci continue de fonctionner

En France, la mort reste un sujet tabou. Certains peuvent être mal à l’aise d’en parler, d’autres sont au contraire intrigués… Dans tous les cas, il s’agit d’un processus physiologique naturel largement étudié par les chercheurs et scientifiques du monde entier.La mort est l’interruption de la vie et des fonctions biologiques qui la caractérisent. C’est aussi la perte de la conscience, de la personnalité, de tout ce qui fait de nous un être sensible et social.définit Valérie Mils, Maître de conférences en biologie cellulaire – pôle de biologie du développement – Université Paul Sabatier de Toulouse. La mort est un processus qui prend son temps car, sauf en cas de mort violente ou accidentelle, elle est le résultat inévitable du vieillissement irréversible de nos organes.« . Mais quel organe « abandonne » en premier ? Et en dernier ?

« Le corps fraîchement décédé est comme un orchestre où chaque musicien joue sa partie sans chef d’orchestre. S’ensuit une cacophonie qui ne ressemble plus à la symphonie que les musiciens devraient produire.« , explique-t-elle à l’occasion d’une exposition au Muséum de Toulouse. « Tuune fois la circulation sanguine interrompue, pendant la mort naturelle par arrêt cardiaque, les organes ne sont plus irrigués et l’activité de leurs cellules va progressivement s’arrêter. L’arrêt cardiaque provoque la défaillance des autres organes les uns après les autres. La mort n’est pas un phénomène instantané : tous les organes ne meurent pas en même temps. C’est ce qui permet de transplanter des organes même si le donneur est décédé. Cet arrêt des métabolismes, c’est-à-dire de toutes les fonctions de l’organisme (battements cardiaques, circulation sanguine, respiration, communication interneuronale, etc.) va avoir des conséquences sur l’état du corps qui va progressivement se dégrader », explique le Dr Michel Sapanet, directeur de l’Institut de médecine légale Poitou-Charentes.

Comme nous l’aurons compris, la mort (naturelle) n’est donc pas instantanée et il semblerait qu’elle suive une chronologie définie.

► Elle débute souvent par un arrêt cardio-respiratoire (insuffisance cardiaque) qui empêche l’oxygénation du sang et l’irrigation des organes.

► Le cerveau peut encore fonctionner plusieurs minutes (c’est pourquoi depuis 1968, l’arrêt cardio-respiratoire n’est plus considéré comme suffisant pour déclarer l’individu mort et le critère de décès est aujourd’hui l’arrêt des fonctions cérébrales ou « mort cérébrale »).

► Après la mort cérébrale, commence la mort progressive et désynchronisée des différents organes :

  1. Les premières cellules à mourir sont celles qui tapissent nos vaisseaux sanguins
  2. Les reins, le pancréas et le foie sont altérés par les enzymes digestives qu’ils produisent et suivent en moins de trente minutes (dans le cas des dons d’organes, ils sont maintenus artificiellement actifs)
  3. Les muscles qui contiennent de grandes réserves d’énergie durent un peu plus longtemps.

Enfin, les cellules de la peau, des os et de la cornée sont celles qui résistent le plus longtemps, jusqu’à 1 ou 2 jours.

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