Tourisme : TUI remboursera toutes les aides publiques perçues pendant la crise

Le bout du tunnel se rapproche pour TUI, alors que le secteur du tourisme confirme son élan. Mis à genoux par la pandémie de Covid-19, synonyme de pertes record (plus de 5 milliards d’euros en deux ans), le premier voyagiste mondial s’est redressé, et poursuit l’assainissement de ses comptes.
Dans ce cadre, le groupe allemand va procéder à une nouvelle augmentation de capital de 1,8 milliard d’euros, afin de parachever le remboursement des aides accordées par l’Etat allemand pendant la crise, représentant 4,3 milliards d’euros. au total.
Le groupe placera ainsi près de 329 millions d’actions nouvelles, à raison de huit actions nouvelles pour trois actions existantes. Tous les actionnaires existants, personnes physiques et institutionnels, pourront souscrire à ces actions nouvelles ou céder ce droit de souscription à un tiers. Tous, ou presque : son principal actionnaire, le milliardaire russe Alexei Mordashov (31 % du capital), est en effet interdit d’y participer en raison des sanctions financières que l’Allemagne lui a imposées depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
Retour aux bénéfices attendu
Le produit de l’augmentation de capital permettra de rembourser intégralement la participation tacite du Fonds public de stabilisation, pour 420 millions d’euros, et une autre obligation pour 59 millions ainsi que des intérêts. Au total, le Fonds recevra 720 millions d’euros. TUI va également rembourser 440 millions d’euros à la banque publique KfW, qui lui avait accordé une ligne de crédit de 2,1 milliards.
Cette opération a été évoquée lors de la publication de ses résultats du premier trimestre de son exercice 2022-2023 échelonné, qui ont confirmé la reprise en cours avec une perte nette de 256 millions d’euros, soit 33% de moins que l’an passé.
TUI avait déjà frôlé l’équilibre sur son exercice 2021-2022, avec une perte nette d’un peu moins de 300 millions d’euros, grâce à la reprise des voyages. « Le développement des réservations est toujours très encourageant » au printemps 2023, soulignait Sebastian Ebel, le PDG du groupe, aux commandes depuis septembre dernier. « La croissance rentable reste notre objectif pour l’avenir », a-t-il sobrement commenté, même si de solides performances durant la saison estivale pourraient lui permettre d’atteindre cet objectif à très court terme.