Toulouse, maître du jeu et des éléments face au Racing
Le vent d’Autan soufflait fort ce samedi au-dessus d’Ernest-Wallon. Face au Racing 92, le Stade Toulousain n’a pas vraiment réussi à prendre l’avantage en première mi-temps, même s’il l’avait sur le dos, puisqu’il n’a basculé qu’à la pause avec 8 points d’avance bien dérisoires. au vu de sa domination territoriale (13-5). Mais tout a changé lors du deuxième acte, lorsque les joueurs d’Ugo Mola ont commencé à jouer contre cet élément perturbateur qui, finalement, n’a fait que gêner les porteurs de casquettes dans les allées du stade. Un paradoxe ? Pas vraiment.
Toulouse est capable d’exceller par tous les temps, c’est même comme ça qu’on le reconnaît. Oui, ce club qui a célébré avant le match le chanteur toulousain Claude Nougaro, décédé vingt ans plus tôt, et après le match sa chargée de communication Lorène Guillot, partie pour de nouvelles aventures après neuf ans de bons et loyaux services, a en quelque sorte a rendu hommage durant la rencontre à sa légendaire capacité d’adaptation en corrigeant le Racing 92 dans les quarante dernières minutes, malgré ces rafales hostiles qui auraient pu trouer sa grande confiance.
« Nous sommes habitués à jouer des matchs compliqués et à enjeux élevés, explique le deuxième ligne international Thibaud Flament. On finit toujours par se resserrer et reprendre le contrôle sur la fin car il n’y a pas vraiment de doute qui s’installe. Le vent contre nous ne nous a pas gêné car porter le ballon et jouer à la main plutôt qu’au pied, c’est plus ce à quoi nous sommes habitués. faire. C’est vrai qu’on s’est senti à l’aise dans ce match en seconde période. »
« Quand on s’entraîne à tenir le ballon et à répéter des phases de jeu, on a forcément moins peur de jouer contre le vent »
Le club rouge et noir, qui brille dans le jeu de transition, a alors montré qu’il savait aussi tenir le ballon pendant de longues séquences et ainsi priver son adversaire de munitions pour renverser la pression. Sa mêlée conquérante, sa suprématie dans les rucks et les collisions, et sa dextérité dans le jeu des mains lui ont permis de planter quatre magnifiques essais et d’échouer autant de fois dans le but pour quelques centimètres ou une main adverse glissée sous le ballon. « Dès le début de la seconde période, nous avons su trouver des solutions au milieu en jouant autour des rucks, observe Virgile Lacombe, l’entraîneur adjoint des attaquants toulousains. Cela nous a permis de progresser et de casser la défense du Racing. Et si on était plus à l’aise avec le vent contraire, c’est peut-être parce que lorsqu’on s’entraîne à tenir le ballon et à répéter des phases de jeu, on a forcément moins peur de jouer contre le vent. Parfois, on abuse un peu du jeu à la main. Mais là, dans de telles circonstances, cela ne nous a pas trop gêné. »
Le Racing, qui espérait sans doute une autre issue après avoir limité la casse en première période, n’a pas pu résister à l’orgie de jeu soudain déclenchée par le champion de France en titre. « Contre Toulouse, le plus important c’est de ne pas leur donner la possession, » a soupiré le sélectionneur anglais Stuart Lancaster après le match. Malheureusement, nous leur avons donné trop de ballon après la mi-temps. On a subi salve sur salve, sans vraiment réussir à récupérer le ballon. On a permis à Toulouse de jouer ce rugby dans le désordre qu’il aime tant. C’est ce qui est très frustrant. »