Bourse Entreprise

Toulouse. Les salariés de Thales quittent leur emploi pour obliger la direction à se plier à son plan social

Voir mon actualité

Ils étaient plus d’une centaine à mettre leur journée entre parenthèses pour manifester devant le site de Thales Alénia Espace (TAS). Mardi 26 novembre 2024, à l’appel de l’intersyndicale FO CGT CFDT CFE-CGCLes salariés de Thales ont exprimé leur colère face au vaste plan de redéploiement mené par la direction. En question, 764 emplois seraient menacés à Toulouse1 125 en France et près de 1 300 dans toute l’Europe.

« Il faut continuer à leur faire pression »

Tout commence en mars 2024, lorsque la direction de TAS informe ses salariés de son « Carte de Thémis », dont la suppression de 1 300 postes dont 764 sur le site de Toulouse. Une décision qui arrive quelques mois après un premier tour de 317 postes éliminés fin 2023. Mais cette fois, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Après une première mobilisation en septembre dernier, l’intersyndicale a de nouveau mobilisé les troupes pour freiner la mise en œuvre de ce plan.

 » Il faut continuer à leur faire pressionpour qu’ils abandonnent. Si le projet est validé, Thales deviendrait une entreprise spatiale qui ne serait plus en mesure de produire des satellites. Le management est censé sortir de la réalité parallèle dans laquelle il est entré et proposer un processus industriel concret. Grâce aux grèves, le plan est actuellement bloqué, nous allons donc poursuivre la mobilisation jusqu’à ce qu’ils cèdent », déclare Thomas Meynadier, délégué syndical à la CGT TAS.

En effet, « le Comité européen du groupe Thales ayant donné le 4 novembre un avis défavorable sur le plan Thémisla direction du Groupe devra présenter un nouveau projet le 2 décembre », précise l’intersyndicale.

La baisse de la production et la concurrence impliquée

Ce plan de redéploiement est notamment motivé par labaisse de la production de satellitesmais aussi pour des raisons financières.

Vidéos : actuellement sur Actu

« Auparavant, le nombre de satellites adressables sur le marché des télécoms était d’environ 20, aujourd’hui il y en a 10 », explique le porte-parole de la direction de TAS. Et ces dernières années, il y a de moins en moins de constructeurs qui fabriquent des satellites à cause de nouvelles sociétés concurrentes comme Starlink par exemple. Ainsi, nombre de nos clients ont dû changer de modèle économique et donc d’entreprise. Bien sûr, il y aura toujours du travail, mais le groupe est obligé de réduire ses effectifs pour des raisons de rentabilité et de proposer des produits compétitifs. »

Les deux camps continuent de se renvoyer la balle. Du côté des syndicats, «la charge de travail deviendrait catastrophique» en licenciant 764 salariés. « Nous avions déjà assez de travail, plus que suffisant pour le nombre dont nous disposons aujourd’hui. Donc je n’imagine pas qu’on perde autant de monde», poursuit la CGT.

Mutations de masse

Le plan Thémis inclut ainsi le redéploiement de tous les salariés concernés. Plus précisément, les postes seront supprimés, maisles emplois seront effectivement préservés. Pour cela, de nombreux industriels seront transférés sur les différents sites Thales en France. Le groupe table sur plusieurs départs à la retraite ainsi que sur la mobilité géographique de chacun.

« La direction prend cela très au sérieux. Il y aura un accompagnement personnalisé au niveau RH pour ne pas laisser de doute aux collaborateurs. Personne ne sera abandonné », insiste TAS.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page