Toulouse – Leinster – « C’est arrivé près de chez nous » : le commentaire général de la finale de la Champions Cup
La dernière finale entre Toulouse et Leinster a probablement été l’une des meilleures de ces dix dernières années… mais pas pour les raisons que l’on pense.
Ce match était notre Fury/Usyk. La guerre des mondes. Une France-Irlande transposée le temps d’un rêve sur une scène intermédiaire. L’affiche la plus susceptible de mobiliser l’inconscient collectif de notre microsociété de forme ovale, seul rendez-vous capable de provoquer une telle transhumance de supporters vers les grandes banlieues de Londres. « C’était làla finale dont tout le monde rêvait »dirait même le patron de l’EPCR Jacques Raynaud à ce sujet, au risque de s’aliéner les vingt-deux autres clubs de la compétition…
La bande Dupont a finalement battu le Leinster après quatre défaites consécutives. De quoi en faire la plus grande victoire de l’ère Mola ? \ud83e\uddd0 pic.twitter.com/F65orxCdWP
– RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) 26 mai 2024
DONC ? Nous en avons eu les yeux pleins, mes seigneurs. Et on a finalement tout aimé de ces cent minutes de rugby total qui, selon les mots du deuxième ligne irlandais James Ryan, « la même puissance qu’un test international ». On a adoré les embardées d’autruche de Blair Kinghorn, les reins de Thomas Ramos dans le money time, le flegme so british de Matthew Carley dans les dernières secondes de cette atroce bataille et surtout, l’expression déconfite de Jacques Nienaber, le croque-mitaine de notre dernier automne. On a fini par rire comme des bossus quand Antoine Dupont a expliqué à nos confrères des « Home Unions » et dans un anglais assez rustique que sans le travail acharné de ses coéquipiers, le soutien des supporters et la bénédiction de Sainte-Marguerite, il n’aurait probablement jamais a trouvé un « 50-22 » du pied gauche et a gratté deux ballons au sol à Josh van der Flier et Caelan Doris après une heure et demie de foire. Quel pied c’était, pour l’amour de Dieu.
Et dans quelle mesure ce Toulouse est-il un être hybride, « polymorphe » (Ugo Mola), pour abandonner si facilement le jeu offensif qui a fait sa renommée pour construire, en temps de guerre, l’espèce de herse qui remporte les finales ? « La défense nous a donné indubitablement te fait gagner Cette réunion, a confié Romain Ntamack en conférence de presse. Avec nous, ppersonne n’a ne rien lâchert Leinster, à force de taper dans le mur sans marquage, est devenu mentalement épuisé. Tous nos s’attaque étaient autant petites victoires. » Ntamack, parlons-en : impeccable dans un domaine qui n’est pas censé être le point fort d’un ouvreuril s’est transformé dans le nord de Londres en chasseur de Blues, faisant preuve d’une rudesse qu’aucun autre de ses concurrents en équipe de France n’aura jamais.
Ramos : « Nous avons une putain d’équipe »
Au sujet de ce Toulouse-Leinster, il y avait donc ce que disaient les chiffres, avant le coup d’envoi : le Stade toulousain en moyenne 6,5 essais par match alors que le Leinster, de son côté, en avait jusqu’ici aplati 4 sur chacun de ses matches. Et puis, il y avait la vérité sur le terrain, ce qui était dicté par la nature même de ce choc qui, comme c’est souvent le cas, se décidait sur la conviction que chacun mettait dans son travail défensif : ici, sur le maul pénétrant irlandais réduit en poussière par les armes d’Emmanuel Meafou et la ruse de François Cros ; là, dans le tacle de la cheville de Santiago Chocobares sur Caelan Doris, à quinze centimètres du but rouge et noir ; ailleurs, sur une touche volée au meilleur alignement du monde par Alexandre Roumat. « Ceta victoire vient récompenser tous les efforts que nous avons fournis depuis notre dernier sacré en Coupe des Champions il y a trois ans, soufflait Thomas Ramos samedi soir au micro de BeinSports. Nous avons franchi une saison monstrueuse avec la Coupe du Monde, le Tournoi Et un gâchis de doublons… A la fin du match, Manny (Meafou) était énervé et il est resté sur le terrain Quand Ju Marchand ne voulait pas sortir… » Et alors ? « Nous avons une putain d’équipe, je pense que nous pouvons le dire. »
Blair Kinghorn en a produit une magnifique copie lors de la finale remportée par Toulouse face au Leinster. L’Ecossais s’est parfaitement adapté au système toulousain et l’a encore prouvé face aux Irlandais.#InvestecChampionsCup pic.twitter.com/ehGhO8f41p
– RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) 25 mai 2024
Se rend-on compte, au final, que Toulouse a réalisé 242 plaquages samedi après-midi (une centaine de plus que ses adversaires du jour), dont 30 pour le seul Jack Willis ? « Attaquer est quelque chose de tout à fait naturel pour les joueurs de ce groupe, a déclaré le flanker anglais après le match. Mais on ne gagne pas de trophées sans une bonne défense. A Tottenham, Leinster a comme attendu a envoyé ses vagues bleues sur nous ». Mais le lent venin que la bête irlandaise répand généralement dans les veines de ses adversaires n’a jamais détruit ce que Mola appelle « l’intenscipline », née du couplage baroque entre Miss Discipline et Miss Intensity…
La meilleure compétition de clubs au monde
Il n’y a eu que deux tentatives, dans le nord de Londres : la première a été aplatie par Mathis Lebel sur l’une des rares erreurs commises en 120 minutes par les Men In Blues (l’attaquant volontaire de James Lowe) et l’autre, inscrite par Josh van der Flier sur un coup de pied au rein. Mais il y avait, outre-Manche, tout ce que le rugby a de meilleur : une bagarre de chiens dans les regroupements, les rebondissements incessants d’un fier blockbuster, un suspense qui plongeait parfois dans le silence ce stade épuisé. horrifiée et d’une intensité finalement digne de cette compétition magnifique, fantastique et désormais bien supérieure au Super Rugby et ses farandoles horrifiantes, qui plus est chorégraphiées dans des coquilles vides…