La « promesse » de Toulouse Métropole et de l’aéroport de Toulouse Blagnac de supprimer les vols de nuit « n’a pas été tenue », dénonce le collectif contre la pollution de l’air de l’agglomération toulousaine (CCNAAT).
C’est un nouveau signal d’alerte lancé par la Collecte contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT) et sa présidente Chantal Beer qui demandent à Toulouse Métropole et à l’aéroport de Toulouse Blagnac (ATB).
Les vols commerciaux de nuit, après minuit, devaient théoriquement être annulés pour donner un peu de répit aux milliers d’habitants situés sous le couloir aérien toujours plein en journée à Toulouse. Même si le trafic aérien n’a pas retrouvé sa fréquence d’avant la crise sanitaire à ATB, en 2023, il s’est établi à 7,8 millions de passagers, soit une hausse de 11% par rapport à 2022.
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Plus de 80 vols commerciaux en juin
Pour le collectif, qui souligne que les nuisances sonores générées par le bruit des avions « ont un impact sur la santé des riverains concernés », la collectivité et l’aéroport « n’ont pas tenu leur promesse faite il y a un an ».
« En moyenne trois vols par nuit »
« Malgré l’engagement de Toulouse Métropole et de son président Jean-Luc Moudenc et les promesses d’ATB, plus de 80 vols commerciaux ont réveillé les riverains de l’aéroport de Toulouse-Blagnac entre minuit et 6 heures du matin durant ce seul mois de juin, dénonce le groupe. Pour la seule nuit du 27 au 28 juin, pas moins de 6 vols après minuit, dont trois vols Ryanair, le dernier décollant pour Fès à 2h19 du matin. On est bien loin du zéro vol commercial en pleine nuit annoncé à maintes reprises par ATB avec une moyenne de près de trois vols par nuit durant ce mois de juin. »
« Réduire les nuisances sonores, un défi exigeant »
Une réunion à la préfecture avec l’ensemble des acteurs du trafic aérien est prévue le 10 juillet. De son côté, l’aéroport de Toulouse Blagnac confirme avoir « annoncé en mars dernier que le cœur de la nuit serait préservé avec aucun vol commercial de passagers programmé entre minuit et 6 heures du matin ».
« L’incapacité du secteur à s’autoréguler »
Et ATB de poursuivre : « En juin, cet engagement a été tenu. Des vols commerciaux passagers retardés ont en effet été constatés entre minuit et 6 heures du matin. Il est à noter qu’en juin 2024, les vols en pleine nuit ont diminué de 22 % par rapport à juin 2023 et de 31 % en cumulé depuis le début de l’année 2024. Le défi de la réduction des nuisances sonores est un enjeu exigeant et collectif et ATB entretient un dialogue permanent avec les compagnies aériennes pour mieux maîtriser leur activité pendant la nuit. »
« Alors que l’étude d’impact de l’approche équilibrée (EIAE) s’achève avec l’étude d’impact des quatre scénarios retenus par la préfecture, la réalité de l’incapacité du secteur à s’autoréguler est une nouvelle fois mise en évidence par la réalité de ce mois de juin », déplore Chantal Beer Demander.