Toujours un scandale à Paris-Roubaix ?

Deux ans après son lancement, le Paris-Roubaix féminin vit ce week-end sa troisième édition. Avec des allocations encore (légèrement) revues à la hausse.
Paris-Roubaix 2021 a fait sensation. Conséquence en premier lieu des conditions dantesques qui avaient accompagné les coureurs jusqu’à la victoire de Sonny Colbrelli. Mais cette édition restera aussi dans l’histoire pour le premier Paris-Roubaix féminin qui s’est déroulé samedi et a permis à Elizabeth Deignan d’entrer dans l’histoire du cyclisme en devenant la première femme à inscrire son nom au palmarès. L’enfer du Nord.
Et la Britannique l’avait bien fait puisqu’elle l’avait emporté après une chevauchée fantastique de plus de 80 kilomètres. Mais si sa victoire reste dans les mémoires, c’est aussi à cause de la polémique qu’elle a suscitée. Le coureur de Trek-Segafredo avait en effet dû se contenter d’une prime de 1 535 euros quand Sonny Colbrelli avait touché 30 000 euros pour sa victoire. Et pour cause, alors que la dotation pour les hommes s’élevait à 90 000 euros, elle n’était que de 7 000 euros pour les femmes.
Une dotation en hausse mais…
« Ce n’est clairement pas normal. Evidemment, c’est bien qu’il y ait un premier Paris-Roubaix féminin mais on ne peut pas accepter, n’importe quoi, déplore Marion Clignet, présidente de l’Association française des femmes cyclistes (AFCC). Comment peut-on encore être là en 2021 ? Vous n’avez pas besoin d’une égalité complète mais de 200 euros pour le 10ème alors que c’est une performance incroyable, franchement, c’est normal ? On dirait des prix forains. »
Le tir avait été corrigé l’an dernier puisque la dotation avait grimpé à 45 000 euros, dont 20 000 euros pour le vainqueur et 10 000 euros pour son dauphin. Et la dotation globale a encore augmenté puisqu’elle atteint désormais 50 000 euros même si le vainqueur touchera tout de même 20 000 euros. L’écart se réduit progressivement avec les hommes puisque la cagnotte est toujours de 90 000 euros, dont 30 000 euros pour les vainqueurs.
Cependant, l’égalité salariale entre hommes et femmes souhaitée par l’UCI n’a pas été atteinte. Et ce alors qu’il est en vigueur sur de nombreuses autres courses, dont les autres classiques des Flandres.