Toujours privé de passeport, Jair Bolsonaro manquera l’investiture de Donald Trump

Un juge de la Cour suprême du Brésil a rejeté jeudi la demande de restitution du passeport de l’ancien chef de l’Etat Jair Bolsonaro, qui l’avait demandé pour assister lundi à l’investiture du président américain Donald Trump à Washington. L’ancien leader d’extrême droite (2019-2022) s’est vu interdire de quitter le territoire brésilien en février 2024.

Son passeport a été confisqué à la suite d’une opération de police menée dans le cadre d’une enquête sur un prétendu projet de « Coup d’État » pour empêcher le retour au pouvoir de son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023. Ses avocats avaient demandé la restitution de ce passeport, arguant que Jair Bolsonaro avait reçu une invitation officielle à l’investiture de Donald Trump.

Mais Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême du Brésil (STF), a jugé cette demande irrecevable, justifiant entre autres sa décision par le risque de « fuir » de l’ex-président à l’étranger pour échapper à la justice dans son pays. Selon ce puissant magistrat détesté par le camp Bolsonaro, l’invitation à l’investiture du président américain ne « ne justifie pas la révocation » de l’interdiction de quitter le territoire.

Inéligible jusqu’en 2030

Il a également affirmé que Jair Bolsonaro avait publiquement défendu « fuir le pays et demander l’asile à l’étranger » d’individus condamnés pour leur implication dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia. Ce jour-là, une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de bolsonaristes envahirent et saccèrent les bâtiments du palais présidentiel, du Parlement et de la Cour suprême.

Défait par Lula au second tour de l’élection présidentielle de 2022, Jair Bolsonaro a ensuite été déclaré inéligible jusqu’en 2030, pour avoir diffusé des informations infondées sur le système électoral brésilien. Le parquet doit décider prochainement s’il engagera des poursuites contre l’ancien président, pour son implication présumée dans un prétendu plan de « Coup d’État » afin de rester au pouvoir après les élections de 2022.

Jair Bolsonaro a toujours catégoriquement nié ces accusations, criant à « persécution ». Dans une interview publiée jeudi par le New York Times, avant la publication de la décision du juge Moraes, il n’a pas caché son enthousiasme à l’idée de se rendre à l’investiture de Donald Trump, « l’homme le plus important du monde ». « Je me sens comme un enfant, je suis tout excité, je ne prends même plus de Viagra »dit-il.