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« Toujours des mots, rien que du mal », les premières annonces du ministre de l’Agriculture

« Toujours des mots, rien que du mal », les premières annonces du ministre de l’Agriculture

C’était un grand plongeon pour le ministre. Après avoir participé à la traditionnelle déambulation du Sommet, elle a rencontré les quatre syndicats majoritaires, qui ont pu, à leur tour, exprimer leurs doléances. Epizooties et demandes de vaccins, lois en attente et désormais des éleveurs en difficulté après les annonces de Lactalis : le ministre prend ses fonctions dans un contexte de crise et marche sur des œufs. Utilisant ses compétences en littérature, elle a prononcé un discours soigneusement élaboré pour ce premier test. Et puisque la pédagogie est sollicitée, voici notre commentaire de texte, académique, évidemment !

Un temps d’adaptation

Annie Genevard, ancienne professeure de lettres, a prononcé son discours en trois parties : observation, engagement et mesures hypothétiques. Tout d’abord, on note l’usage d’un long champ lexical de pathos : «le souci est là »« découragement »« L’élevage français souffre», «beaucoup de filières agricoles sont en grande difficulté». Les propos sont vrais, le constat est douloureux. Un contexte de crise avec, en plus, un changement de ministre en cours de route. La tâche s’annonce difficile. C’est peut-être pour cela qu’Annie Genevard lui a fait une demande implicite et insolite : lui laisser un peu de temps pour être à la hauteur des attentes. « Cela fait dix jours que je suis arrivé à la tête du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et des Forêts, dix jours».

« Agir, agir et agir encore »

Mais le ton est donné : le gouvernement ne sera pas passif. Tout d’abord, Emmanuel Besnier, président de Lactalis, sera convoqué lundi, pour ne pas «ne laisser aucun éleveur derrière», paraphrasant ainsi Yohann Barbe, président de la FNPL (fédération nationale des producteurs de lait). Les toutes premières annonces du ministre ont été faites lors du Sommet : le vaccin FCO-3 sera gratuit, pris en charge par l’État sur tout le territoire. Pour établir son efficacité, le ministre annonce des mesures budgétaires concrètes : 150 millions d’euros d’aide seront débloqués pour lutter contre la décapitalisation.

Des mesures qui restent floues

Même si Annie Genevard «ayez du courage » et je sais « retroussez vos manches» ; elle reste évasive sur d’autres points, notamment sur la vaccination, d’où l’usage du conditionnel à moitié déguisé comme «je parlerai» ce qui laisse planer une ambiguïté sur les futurs engagements. Pour le fonds d’urgence lié au FCO-3, plusieurs questions cruciales restent en suspens : combien d’éleveurs bénéficieront de cette aide ? S’appliquera-t-elle également aux cas de mortalité indirecte ? Ces imprécisions pourraient révéler un besoin de des études complémentaires pour définir le champ d’application et les critères d’éligibilité du système Le discours sur le FCO-8 n’a pas évolué sur le sujet Mais elle s’est présentée comme la femme de la situation malgré quelques flous. Saura-t-elle assumer ce rôle. ? Quelques points ont été applaudis par les agriculteurs en extrême vulnérabilité, n’ayant pas le temps d’attendre.

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