Avec plus de 2 milliards d’euros de moins, le bénéfice net de TotalEnergies s’est effondré fin 2024. Au moment où l’Etat espérait taxer une partie de ces bénéfices, la nouvelle annoncée jeudi tombe plutôt mal.
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Le groupe pétrolier et gazier français a dévoilé jeudi 31 octobre ses résultats du troisième trimestre 2024 : son bénéfice a fortement chuté, avec près de 2 milliards d’euros de moins qu’au printemps.
Les prix du pétrole ont considérablement baissé, tout comme celui du gaz. On revient à une forme de normalité des prix, car après la crise du Covid et la guerre en Ukraine, c’est tout le marché mondial qui s’est réorganisé. Par exemple, la Russie vend désormais son pétrole aux Indiens et aux Chinois, le gaz américain arrive en Europe et, de fait, il n’y a plus les tensions que nous avons connues sur l’approvisionnement énergétique. Or, ce sont ces tensions qui ont provoqué la flambée des prix.
Avec la baisse du prix du baril, TotalEnergies voit ses marges de raffinage se contracter. Et il n’en faut pas beaucoup pour que son bénéfice net recule : -65% par rapport à la même période l’an dernier.
Cela signifie probablement la fin des superprofits pour Totalenergie. Il faut voir comment les prix évolueront en fonction du résultat de l’élection présidentielle américaine, car cela promet d’avoir des conséquences sur l’évolution de la situation au Moyen-Orient et en Ukraine. Mais si la fin de l’année reste sur la même tendance que ce 3ème trimestre, TotalEnergies devrait engranger environ 10-12 milliards d’euros de bénéfices fin 2024. C’est à peu près ce que faisait le géant pétrolier avant le Covid, entre 2014 et 2020. Bien loin des presque 20 milliards d’euros de bénéfices engrangés ces dernières années, qui étaient tout à fait exceptionnels.
Cette réduction intervient au moment où les députés souhaitent imposer une surtaxe aux grandes entreprises qui réalisent d’importants bénéfices. Certes, TotalEnergies continue de réaliser des bénéfices : 9 milliards d’euros enregistrés depuis janvier, mais l’essentiel de ses bénéfices est réalisé par la firme à l’étranger. En France, 80 % de l’activité de TotalEnergies concerne le raffinage, ce qui est justement ce qui lui rapporte le moins, voire lui coûte, car le raffinage est en fort déclin.
En fait, si la baisse des prix du pétrole est une bonne nouvelle pour les consommateurs et les automobilistes, elle promet d’être une mauvaise nouvelle pour les contribuables. Et les politiques qui espèrent gagner des millions d’euros en taxant le géant pétrolier pourraient être déçus.