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TotalEnergies menace de transférer sa cotation principale à la Bourse de New York

TotalEnergies indique qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une réflexion, avec une décision prévue pour septembre ; mais l’affaire a fait beaucoup réagir dans le monde économique, même Bruno Le Maire a cru bon de s’en mêler la semaine dernière, déclarant qu’il «je me battrai pour que cela n’arrive pass », que c’est « l’intérêt suprême de la France« que TotalEnergies et sa cotation principale restent en France.

Derrière cette menace savamment instillée par le groupe pétrolier, il y a d’abord, pour TotalEnergies, une logique purement économique : depuis plusieurs années, les actionnaires de la multinationale sont de plus en plus américains et de moins en moins européens.
Patrick Pouyanné remet en cause les réglementations européennes de verdissement de l’économie, qui dissuadent les investisseurs de financer l’extraction des énergies fossiles… qui, transition ou non, restent l’essentiel des activités de TotalEnergies.

Thomas Renault, maître de conférences au pôle économique de la Sorbonne à l’université Paris 1, reconnaît qu’il y a un intérêt à ce qu’une entreprise du secteur pétrolier quantifiant son activité en dollars et ayant une majorité d’actionnaires en Amérique, ne veuille plus être cotée en euros. à Paris, mais plutôt en dollars à New York, pour ne pas exposer ses actionnaires au risque de change en cas de dépréciation euro/dollar.

On peut ajouter à cela qu’aux Etats-Unis, TotalEnergies bénéficierait de marchés avec des réglementations plus accommodantes pour ses activités pétrolières… et de meilleures capacités d’investissement, auprès des banques et fonds de pension américains.

Serait-ce une si grande catastrophe pour la France et la Bourse de Paris ?

Il y aurait bien sûr un manque à gagner, pour la place financière parisienne, en termes d’attractivité pour les entreprises, de volume total des valeurs échangées, et donc de liquidité du marché, d’argent disponible en masse pour acheter ou vendre ses actions.

Mais « rien d’insurmontable« , selon l’économiste Thomas Renault… du moins tant que TotalEnergies n’envisage pas de déménager son siège social, ses emplois et les impôts qu’il paie, de la France vers un autre pays. Pour l’instant c’est exclu, insiste l’entreprise. Mais pour Pour Thomas Renault, la menace est là, en filigrane, comme un avertissement lancé à Paris et à Bruxelles avec des pressions politiques exercées sur les autorités françaises et européennes, afin de peser sur la législation à venir ou de nous amener à moins nous concentrer sur ses activités liées. aux combustibles fossiles.

Sciences, QED

58 minutes

Aux questions soulevées par Patrick Pouyanné sur la difficulté de trouver des investisseurs sur les marchés européens, Bruno Le Maire répond en insistant sur la nécessité de réaliser l’Union des marchés de capitaux, un serpent de mer européen qui a dix ans mais qui a fait parler de lui. encore.

La CMU vise à harmoniser les règles du jeu financier au sein de l’UE pour mieux mobiliser l’épargne privée des Européens, afin de financer les investissements requis par la transition écologique, la transition numérique et le nécessaire réarmement de l’Europe.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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