TotalEnergies fait « une partie du problème » affirme son patron qui défend aussi le « progrès » du secteur
Il venait de participer à son premier événement public de la journée : un échange sur le pavillon de l’Azerbaïdjan avec Rovshan Najaf, le président de la compagnie pétrolière nationale Socar, et Fred Krupp, président de l’Environmental Defence Fund, une ONG américaine.
Ne pas donner de cours
Le patron français a qualifié l’accord conclu l’année dernière lors de la COP28 à Dubaï de « signal important » pour progresser vers une sortie progressive des énergies fossiles. Mais « il ne faut pas croire que dans six mois/an, tout cela va s’arrêter », dit-il, rappelant que la demande européenne de gaz a récemment augmenté.
« Il ne faut pas donner de leçons, il faut montrer qu’il y a des progrès, étape par étape », estime Patrick Pouyanné. « Je sais que l’urgence est là, j’en suis conscient, mais nous devons aussi impliquer tous les acteurs. »
TotalEnergies et Socar se sont déclarés prêts à collaborer pour réduire leurs émissions de méthane (souvent via des fuites de gaz sur les gazoducs ou sur les sites d’extraction), tout en demandant du temps.
Quels engagements ?
Lors de la COP28, 52 sociétés pétrolières et gazières se sont engagées à atteindre « un niveau de méthane proche de zéro » dans leurs opérations d’ici 2030, sous l’œil d’observateurs sceptiques.
Cette année, ils sont 55 à prendre cet engagement, qui représente selon le patron de TotalEnergies 45 % de la production mondiale. « Donc si ces 45% progressent, je suis sûr qu’on en invitera d’autres » et « avec les technologies, sur le méthane on peut rapprocher nos émissions de zéro », a estimé Patrick Pouyanné.
« Il est fondamental que nous agissions ensemble », car « l’industrie pétrolière, ce n’est pas que les grandes majors, c’est aussi tout un tas d’entreprises nationales » qui n’ont pas forcément tous les outils, même si de quoi mesurer leur niveau d’émissions. , ni la même culture de transparence, a expliqué le PDG.