Top 14 – Yannick Bru (Bordeaux-Bègles) : « Je retiens surtout que l’équipe ne s’est pas effondrée »
Le manager de l’UBB Yannick Bru avoue avoir pensé que la soirée avait tourné à la « catastrophe » après l’expulsion de Yoram Moefana contre le Stade Rochelais, hier, en clôture de la 7ème journée de Top 14. C’était sans compter une grande et appréciée la réaction de ses hommes pour adoucir le score (32-22) après la pause.
Comment expliquez-vous ces quarante premières minutes, à des années lumières de vos standards du début de saison ?
On est très mal entré dans le match avec beaucoup de timidité dans les collisions, tout d’abord, ce qui fait qu’on a perdu beaucoup de ballons. Nous avons été plus timides sur la ligne face à des Rochelais dont nous savions qu’ils attaqueraient assez furieusement. La première demi-heure a été catastrophique en termes d’engagement et donc la maîtrise technique est également devenue très faible. Nous avons passé la première demi-heure à défendre ce qui n’était pas du tout prévu. Et tout cela s’est terminé par un carton rouge logique à la 33ème minute, donc… En revanche, nous sommes assez fiers d’avoir gagné la deuxième période à 14 contre 15 et finalement de finir avec dix points alors que nous étions menés 25 à 3 à la pause.
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Qu’avez-vous dit à vos hommes à la mi-temps ?
Pour retrouver de l’autorité, de l’enthousiasme, de la confiance dans les collisions. On sait que la défense rochelaise se montre forte et attaque les porteurs du ballon. Il a fallu reprendre confiance en nous pour attaquer les intervalles. En seconde période, on a vu les Bordelais entrer dans les pauses, jouer dans les espaces, tenter d’avancer puis jouer debout. Cela correspond davantage à ce sur quoi nous travaillons. Sans une dizaine d’erreurs techniques – lancers du droit, scories – on pourrait peut-être grappiller un bonus défensif qui aurait récompensé l’état d’esprit, excellent en seconde période. Mais à part ça, notre discipline – nous avons terminé avec 17 pénalités – n’est pas acceptable à ce niveau.
Au retour des vestiaires, votre conquête a largement tenu le coup face à La Rochelle, référence en la matière…
On était un peu meilleurs mais un peu contraints par les blessures et les choix faits. Nous avions un banc (7-1) avec beaucoup d’attaquants et quelques attaquants hybrides. C’est vrai qu’on a apporté de la fraîcheur au peloton, ce qui nous a fait du bien en seconde période. On a fait preuve d’une meilleure maîtrise mais ce qui est regrettable c’est de perdre beaucoup de ballons sans que La Rochelle ne le mérite vraiment. Et ces munitions nous manquent pour peut-être espérer un bonus défensif. Nous avons beaucoup de choses sur lesquelles travailler. On est quand même rassuré sur l’état d’esprit des gars car à 14 contre 15, ici, il faut « se battre » pendant 50 minutes. C’est bien de ne pas avoir échoué car il y avait tous les ingrédients réunis pour en faire 50 après les trente premières minutes. Je retiens surtout que l’équipe ne s’est pas effondrée.
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Avez-vous dit que le carton rouge contre Yoram Moefana était logique, après ce face-à-face avec le Rochelais Jonathan Danty ?
C’est indiscutable. Il s’agit d’une mauvaise évaluation technique. C’est un tacle, Yoram met de l’intensité mais il doit se baisser. Evidemment on ne lui en veut pas car il a beaucoup travaillé pour l’équipe ces derniers mois, c’est un moteur de notre rugby, mais c’est vrai que c’est dur pour lui car je pense que, vu son début de saison, il méritait d’avoir sa chance de numéro un à l’étage du dessus (tournée de novembre avec le XV de France, NDLR). Je suis vraiment déçu pour lui, tout d’abord. C’est un bon garçon, Yoram.
Vos trois quarts étaient moins confortables que d’habitude même s’ils étaient parfois douloureux…
Une fois qu’on s’est un peu libéré du gaspillage technique, les choses allaient beaucoup mieux. On a changé des 9, 10, 13 (Lucu, Jalibert, Depoortère) ce week-end donc ce n’est pas anodin non plus, ça explique aussi les scories. Mais il faut faire des changements car on sait que, dans ce Top 14 sinueux, on va avoir des coups durs. Nous avons besoin de solutions alternatives, de repères, de domaines de travail avec des formules différentes. C’était un choix assumé.