Un stade transformé en chaudron, une équipe joueuse, du soleil et du vent (toujours). Perpignan est l’une des équipes les plus excitantes du Top 14 en cette fin de saison. Mais avant de recevoir Lyon (ce samedi à 17 heures), joueurs comme supporters ne veulent pas s’énerver. Pas encore…
L’image a visiblement plu à Vincent Penabières, président et fondateur de Penya Trabucayres, un club de supporters de l’Usap. Cette semaine, les joueurs de Lou se sont entraînés sur fond de chants des supporters catalans. « C’est sympa, mais ça fait surtout rire. Cela reste anecdotique », lâche-t-il. Il est sur la même longueur d’onde que Tom Ecochard. « Les Lyonnais ont de grands joueurs qui ont fait de grands matchs devant 80 000 personnes.», explique le demi de mêlée. Cette image permet néanmoins de tirer un enseignement : se rendre à Perpignan est encore une fois devenu un calvaire pour les équipes du Top 14. Cependant, l’Usap a connu une saison difficile avec quatre défaites lors des quatre premières journées et des difficultés à marquer. Il ne faut pas oublier que Perpignan était le club de Top 14 avec le plus de joueurs présents dans le dernier carré de la Coupe du Monde (Joaquín Oviedo, Jerónimo de la Fuente, Ignacio Ruiz et Marvin Orie). Une fois ces cadres rentrés dans le sud de la France, les recrues (Patrick Sobela, Jacobus van Tonder, Tommaso Allan, etc.) bien intégrées et le plan de jeu du nouveau manager Franck Azéma assimilé, l’Usap commence à gagner, et souvent avec style, à l’image de leur dernière sortie en Top 14 face à un CO débordé à Aimé-Giral.
Les joueurs lyonnais se déplacent à Perpignan ce week-end et se préparent en conséquence. A tel point que lors des entraînements, les coéquipiers de Baptiste Couilloud jouent avec le son des supporters de l’Usap dans les enceintes.https://t.co/FcFFL9izmK
– RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) 19 avril 2024
Il y aura du soleil et du vent ce samedi après-midi à Perpignan pour la réception de Lyon (17h). Les conditions catalanes pour voir à nouveau un festival Usap offensif. Mais Tom Écochard rappelle à la raison : « Il faut rester lucide, on ne peut pas jouer pour plaire, pour que ce soit un spectacle. Si notre conquête le permet, nous jouerons dur, mais il faut savoir mettre le pied à terre quand il le faut. Mais nous espérons pour pouvoir mettre notre jeu en place. Le public influence notre motivation, nous pousse à courir plus longtemps, à ne pas abandonner, à attaquer le match à 200%. Mais ce n’est pas parce que le public crie que je vais forcément écarter le ballon. .
Il est temps de changer
Cependant, le demi de mêlée pourrait prendre feu. Présent au club depuis ses débuts professionnels en 2012, il a connu deux titres de champion de Pro D2, mais aussi des années au purgatoire de l’antichambre de l’élite, deux barrages à l’accession et deux relégations, dont une après une terrible saison 2019 (deux petits succès en championnat). Malgré une bonne neuvième place pour le moment, le jeu et un public immense, il garde les pieds sur terre : « Il faut profiter sans se poser de questions. Nous ne sommes que neuvièmes… » Et ne va pas lui parler de top 6 ! Si de nombreux supporters catalans s’imaginent déjà en phase finale du championnat, Vincent Penabières prône également un discours proche du « on prend les matchs les uns après les autres » souvent abandonnés par les joueurs aux journalistes. Il rappelle à juste titre que ce bloc de deux matches avec la réception de Lou et un déplacement à Montpellier peut faire basculer l’Usap dans le bon ou dans le mauvais wagon.
Le pilier italien contribue, avec d’autres, à élever le niveau global de l’équipe. Pour vaincre Lyon, les Catalans auront besoin de ce profil expérimenté afin de poursuivre leur ascension.https://t.co/o8OOYnE4Ry
– RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) 20 avril 2024
Mais là où il est vraiment heureux, c’est de voir un public soutenir encore plus son équipe. « Même en Pro D2, nous n’avons pas ressenti ce plaisir car, en ce moment, nous gagnons, mais nous avons aussi le sentiment de pouvoir nous battre contre tout le monde.il explique. En Pro D2, il y avait du bonheur car on a bien joué. Mais ici, après deux années difficiles à nous serrer les fesses chaque week-end, on ressent une vague positive. Surtout après que cette dynamique ait débuté avec les trois victoires du mois de mars. Je sens que les gens sont positifs, même s’ils se laissent emporter. Avant de parler de qualification, il faut assurer le maintien. Mais les gens ont retrouvé l’espoir ! J’ai créé mon association l’année de la descendance, il y a dix ans. Et cette saison, nous vivons des choses que nous n’avions pas vécues depuis longtemps !
Il manque juste 1 000 billets supplémentaires à Montpellier
Ce changement d’ambiance perçu au stade cette année par le président de Penya Trabucayres, Tom Écochard le ressent aussi sur le terrain. « Depuis un moment, le stade a toujours été un endroit chaud, il y avait beaucoup d’ambiance lors des barrages d’accession à Grenoble et Mont-de-Marsan. C’est un public qui sait bien faire. du bruit pour nous soutenir et là, c’est décuplé. Notre saison est plus réussie comptablement donc les supporters sont à notre niveau. Cette année, ils sont venus encore plus nombreux, les salles combles continuent, l’ambiance est folle. On en aura besoin contre Lyon. C’est le meilleur public de France. Bon après, je ne suis pas vraiment objectif., il dit. Le demi de mêlée rassure, il peut encore se promener sans se faire envahir par les supporters. «On roule tranquillement à Perpignan»il rit.
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Après avoir vu plus de 500 supporters des Sang et Or se déplacer à Oyonnax, il a hâte de les entendre crier leur amour pour leur club au Stade GGL le lendemain. C’est l’inquiétude de Mohed Altrad et du MHR qui ont, pour le moment, fermé une billetterie prise d’assaut par les Catalans. le jour de son ouverture. Vincent Penabières comprend la volonté du président héraultais de ne pas jouer dans un Aimé-Giral délocalisé à Montpellier. Mais il a une demande : « Nous ne serons déjà pas loin des 3 000. C’est déjà très très bon ! Il nous faudrait un bon millier de places supplémentaires pour satisfaire tout le monde. Il y a eu beaucoup de frustration en voyant de nombreux supporters privés de ce match. Ce serait dommage, il nous manque juste 1 000 billets supplémentaires… » Juste avant d’entamer ces deux week-ends de basculement de l’Usap au classement, le Catalan affirme qu’il n’oubliera pas cette saison, tant pour le jeu proposé sur le terrain que pour l’ambiance dans les tribunes : « Les supporters sont déchaînés et en plus, il n’y a pas de répit de la part des joueurs ! A Montpellier, ce sera une folie positive. » De la folie sur et en dehors du terrain suffisante pour amener les hommes d’Azéma en phase finale du championnat ? Promis, on attendra le prochain bloc pour en reparler !