Bernard Lemaître va connaître sa première phase finale en tant que président de Toulon. L’homme fort du RCT est revenu sur les moments clés d’une saison mouvementée, tout en espérant que son équipe « fera plus et mieux » désormais.
Quelles ont été vos premières émotions à la fin du match contre Clermont ?
Une joie intense d’être qualifié et bien qualifié avec style, et face à Clermont, concurrent en phase finale. C’était réconfortant de voir Mayol aussi plein, l’arrivée des joueurs était un grand moment, il y avait une ambiance immense et ça prouve qu’il peut y avoir une fusion entre le club et ses supporters ! Plus généralement, le RCT a une image qui ressemble à cette saison et vice versa (rires). Elle a été marquée par une certaine incohérence, qui nous a certainement coûté une des deux premières places.
Avez-vous senti que cette qualification était nécessaire cette saison ?
Absolument, c’était essentiel pour tout le monde. Le manager Pierre Mignoni et les joueurs ont fait un énorme travail, chacun sait à quel point Toulon n’était pas à sa place habituelle ces dernières saisons. Les années précédentes, nous avons toujours échoué de peu, avec beaucoup de regrets. Au-delà du résultat net de cette qualification, on est sur une bonne dynamique, il y a une construction très vaste au club qui dépasse l’équipe première et qui trouve aujourd’hui une récompense. Tout le monde a le sentiment d’avoir reçu les dividendes (rires).
Vous avez été la cible de critiques en novembre avec les fameux autocollants réclamant votre démission. Huit mois plus tard, êtes-vous toujours concerné ?
Avec mon expérience, je trouve cela mesquin. Au moment où on se pose des questions, on sait que c’est l’effet d’une infime minorité de supporters. Cela ne nous marque pas, même s’il y a des mots qui font mal, mais aujourd’hui je n’entends plus ces supporters.
Toulon a largement battu Clermont dans une rencontre presque à sens unique. Les Varois ont parfaitement utilisé le terme « match de phase finale » employé par Christophe Urios pour débuter le match.https://t.co/cLU7n8pijr
– RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) 3 juin 2024
Au cœur de l’hiver, le RCT n’a remporté que deux matches en onze matches. Pensiez-vous que cette qualification vous échapperait à nouveau ?
Bien sûr. On aurait évidemment pu être comme d’autres équipes, déçus de ne pas figurer dans les six, mais on a gagné. Je repense aux victoires de dernière minute, ça a démontré une certaine solidité, notamment à l’extérieur, à Clermont par exemple. Avant le début de la saison, nous nous étions fixé comme objectif d’être quatrièmes avec Pierre Mignoni, donc je suis content !
La saison a été extrêmement mouvementée. Y a-t-il une rencontre dont vous vous souvenez particulièrement ?
Il y avait quelque chose de spécial à Bayonne. Nous avons été constants du début à la fin dans ce match, il semblait que l’équipe exécutait un plan à la perfection. Je me souviens aussi d’une victoire à domicile contre Perpignan au moment où l’Usap montait à toute vitesse. Il y a aussi le succès à Clermont, c’était le dernier match d’Alun Wyn Jones, l’équipe était composée de beaucoup de jeunes joueurs. C’était incroyable!
En tant que président, la joie d’une qualification en six est-elle plus grande que la victoire en Challenge Cup en 2023 ?
C’est différent, évidemment, je ne peux pas les comparer. La Challenge Cup a été un exploit, les six sont une étape car nous voulons faire plus et mieux, c’est partagé par tout le monde. Nous venons de remporter une belle étape de haute montagne mais il ne faut pas baisser les bras !
En tant que président du RCT, comment abordez-vous votre première phase finale ?
D’une manière difficile. Il n’y a rien de gagné ou de fait. Avant cela, nous jouerons au Stade Français qui a l’ambition de terminer deuxième et sur un type de terrain artificiel qui ne nous plaît pas. Mais il y a une certaine confiance qui s’est installée, on peut le faire ! Sinon, on jouera Mayol et on verra qui on a devant nous.
Les quatre défaites en Champions Cup sont-elles le principal regret de cette saison ?
En effet, notre parcours en Champions Cup a été mauvais avec quatre défaites en autant de matches mais il n’y a pas eu de déroute avec de nombreux matches serrés, notamment à Northampton. Ça nous a manqué, on peut toujours avoir des regrets mais ça n’aide pas beaucoup. Il faut être positif dans ce contexte !
Quel message souhaitez-vous faire passer aux supporters toulonnais ?
Restons ensemble, soutenons-nous les uns les autres et méritons-nous les uns les autres. C’est l’essence même du rugby.