Top 14 – Pierre Mignoni (Toulon) : « Il faut toujours avoir beaucoup de retenue quand on va à Toulouse »
Présent en conférence de presse, le manager varois s’est exprimé à l’aube du déplacement à Toulouse, ce dimanche soir. Les Rouge et Noir se rendront au Stadium avec des joueurs revanchards, tandis que plusieurs cadres (Serin, Ollivon, Fainga’anuku) sont contraints de composer avec des pépins physiques.
Comment abordez-vous ce choc contre Toulouse ?
Nous avons réfléchi et géré cette rencontre en pensant davantage aux deux prochaines semaines. Pourquoi je dis Que ? En tant que manager, je dois avoir une vision un peu plus large et plus longue. Nous reviendrons en bus depuis Toulouseà sept heures du matin, et il y aura une petite semaine avec seulement six jours pour se préparer Lyon. Cette semaine, il y aura des internationaux qui partiront et d’autres qui reviendront en milieu de semaine. Ce sera une semaine spéciale. Nous nous sommes réadaptés la semaine suivante. Il faut être le plus frais possible pour la fin du bloc. Nous serons en congé lundi, mardi et jeudi. Je me suis mis au rythme des sélections pour mes entraînements. Nous avons décidé d’avoir un rythme plus ou moins commun, donc ce n’est pas évident.
Alors est-ce une nouvelle séquence, un nouveau chapitre qui s’ouvre dans ce championnat avec l’arrivée des doublons ?
C’est un peu ça. Nous sommes un club très populaire entre nos internationaux français et les étrangers. Nous nous entraînerons moins dans les semaines à venir. Il y aura 30 ou 32 joueurs. Les espoirs viendront nous aider. Cela ne doit pas diminuer les exigences ni le niveau de formation. C’est la plus grande difficulté de cette période. Je reste confiant. On fera le point après neuf matches. L’ensemble de l’équipe aura joué. Nous avons utilisé beaucoup de joueurs. C’était une envie sur ce premier bloc. Nous sommes bons au niveau de nos rotations de joueurs.
Alors cette rencontre n’est pas une priorité ?
On reste quand même concentrés sur Toulouse. Quand je parle de la quinzaine à venir, je ne parle pas du match d’après. Mais en tant que manager, je dois avoir une vision plus large. Nous nous concentrons sur nous-mêmes et sur ce que nous voulons faire. J’ai vu de meilleures intentions contre Montpellier, notamment sur ce qu’on voulait faire en attaque. Ce n’est toujours pas suffisant. Face à une défense comme Toulouse, qui est bien organisée et qui apprécie les revirements, il va falloir mieux jouer. Mais il n’y a rien de mieux que de jouer contre une équipe comme celle-là.
Vous parlez de votre jeu offensif. Certains supporters sont mécontents d’une certaine stérilité offensive…
Je suis très lucide, même si certains pensent le contraire. Dans l’ensemble, je ne suis pas satisfait de notre jeu offensif. Nous avons changé les choses pour trouver des solutions. Nous voulons réajuster les choses. Contre le Racing 92, oui, nous avons été catastrophiques offensivement. Mais pour faire un grand match… il en faut deux ! Le Racing 92 n’a pas fait un grand match, mais ils méritaient de gagner. On dit souvent que le Top 14 est beau, mais parfois les matchs sont nuls. Vous ne devriez pas vous dire des choses. Contre Montpellier, les deux équipes ont mis les choses en place. Le début de match est bon. Ensuite, on se désintègre pendant vingt minutes. Ce n’est pas suffisant dans un jeu sans ballon. En deuxième période, j’ai vu des choses intéressantes, dix fois plus intéressantes qu’au Racing. Vous savez, je suis disponible et là pour écouter le discours des coachs… Je suis clair sur ce que l’équipe est capable de faire ! Je suis confiant, ça viendra ! On parle beaucoup de l’attaque, mais on parle peu de la solidarité entre les joueurs, de notre bonne défense, et du bon état d’esprit. Certaines personnes sont plutôt dures. Il y a des choses positives dans le club et dans l’équipe. Les détracteurs peuvent continuer, nous ferons le point plus tard.
Il n’y aura pas de plan anti-Dupont
Que faire pour battre Toulouse ?
Il faut toujours être très prudent lorsque l’on va à Toulouse. On y va pour se challenger. Les quatre derniers matches ont été disputés, serrés, avec intensité. Toulouse va nous inviter à un film, il faut savoir si on veut aller jusqu’au bout (sourire). Ce sera très dur. Contre Toulouse, c’est simple : on tient ou on ne tient pas. Il faut avoir la capacité de s’inviter à ce film, dans un grand stade. C’est un grand événement, avec un public incroyable. C’est un grand défi de voir où nous nous situons face à l’équipe la plus imprévisible d’Europe. Et encore… nous allons rester en Europe ! Toulouse est capable de faire des choses différentes des autres équipes. Comme tout le monde, ils ont des qualités et des défauts. C’est une équipe qui joue beaucoup, mais c’est une équipe qui frappe beaucoup devant. Ils ont mis beaucoup de pression. Ce n’est pas seulement une équipe qui joue. Il faut s’attendre à des variétés et à de fortes pressions, notamment au sol.
Avec votre staff, vous êtes-vous inspiré de la performance de Bordeaux-Bègles ?
Nous ne sommes pas Bordeaux, et ce n’est pas le match. Cela n’a rien à voir avec ça. C’est un autre contexte. Cependant, d’une certaine manière, on s’inspire parce qu’on regarde les matchs. Mais vous savez, on a regardé les autres matches de Toulouse… et ils ont beaucoup gagné (sourire).
Antoine Dupont est de retour sur le terrain, et il est plutôt en forme…
Il n’y aura aucun système contre lui. Vous savez, il y a d’autres joueurs à proximité qui auront des espaces. Il reste un joueur incroyable. Cela pèse lourdement sur les défenses. C’est ça qui est dur. Il faut être capable de le contrecarrer, mais ce n’est pas facile. Il a beaucoup d’atouts : le pied, la main, sa capacité à porter le ballon. Mais il n’y aura pas de plan anti-Dupont. Nous nous concentrons sur nous-mêmes et sur notre défense.
Vous vivrez votre deuxième match de suspension. Ce sera la première fois dehors. Comment vivez-vous la situation ?
J’ai accepté la sanction. Cela reste cependant difficile. Pendant la semaine, je travaille dur avec le groupe. Puis le week-end, je m’isole. C’est difficile à vivre, car on m’empêche de faire mon travail. Mon travail est simple : c’est l’entraînement, la compétition, la mi-temps, l’adrénaline. Une partie de cela m’est retirée. Je ne le vois pas bien.
Étiez-vous à Mayol le week-end dernier ?
Vous ne m’avez pas trouvé (rires) ? Mayol est ma maison, elle reste ma maison. Je connais ce stade par cœur. J’aurais été déçu si tu m’avais trouvé.