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Top 14 – «On n’est pas encore une grande équipe», déplore Pierre Mignoni (Toulon)

Après sa victoire à l’extérieur à Paris, Toulon a enchaîné avec un succès bonifié contre Vannes (54-19). Face à la presse, Mignoni, bien conscient que le score était dur pour les Bretons, a regretté un écart de 40 minutes dans ce match.

Vous n’étiez pas dans votre match avant une réaction dans les vingt dernières minutes. Comment analysez-vous cette performance ?

Je te trouve un peu dur. Je suis plutôt content des 20 premières minutes. Ben White a bien géré les moments faibles. On marque à chaque fois qu’on entre dans leur camp, dont deux essais. Ensuite, nous sommes tombés du mauvais côté de l’esprit. Nous étions trop faciles. On ne tacle plus, on subit tous les plaquages, on a envie de contester les ballons alors que l’arbitre, lors des phases où on assiste le plaqueur, est très dur dans ce domaine. Nous l’avions analysé. Nous avons eu six penaltys d’affilée. On a perdu l’initiative, puis on a joué sous pression et contre le vent. En face, il y a une super équipe. Je te l’ai dit et je le savais. Nous n’avons pas pu bien défendre. On était trop serrés, on s’est fait aspirer comme des cadets. A la pause (14-14, NDLR), il a fallu trouver une nouvelle dynamique. La deuxième période a été bien meilleure, notamment après le carton rouge de Jean-Baptiste (Gros, NDLR). Nous nous sommes réveillés avec excitation et folie surtout. Elle n’était pas parfaite mais elle allait mieux. A la sortie, on gagne avec le bonus offensif. Bravo aux gars qui sont revenus.

Comment expliquez-vous ce réveil après le temps de jeu ?

Nous avons réalisé ce que nous avions fait dans les vingt premières minutes. On a épuisé l’équipe d’en face. On savait qu’on aurait des occasions en fin de match. Il n’y aura pas de match facile. Nous avons rendu les choses faciles sur la fin, mais ce fut un match très compliqué en première mi-temps. Vannes joue très bien au rugby. Mais nous leur avons donné l’opportunité de jouer du bon rugby. C’est ce qui me dérange. En première période, il y a un tournant avec cette répétition des erreurs. Nous nous sommes mis dans le pétrin. Nous ne manquons pas d’humilité, car nous n’avons pas pris ce match à la légère. A 14-0, on a perdu notre humilité. Nous pouvons parler du jeu comme nous voulons, mais nous avons perdu l’initiative. (…) Il y a eu un relâchement. Nous avions fait le travail, puis nos attitudes étaient moins bonnes. Aujourd’hui, il est encore fragile. Quand on prend la partition, quand on maîtrise ce dont on a besoin, il faut continuer. Nous ne sommes pas encore une grande équipe. Dans les phases de détente, vous pouvez souffrir, mais vous devez garder le contrôle.

Comment ?

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la possession qu’il faut paniquer et perdre le rythme d’un match. Parfois, c’est bien de ne pas avoir la possession, mais il faut contrôler en défense. Nous n’y sommes pas parvenus. C’est une chose mentale. Cela doit être une force. Les grandes équipes ont ça. Nous ne l’avons pas. On a d’autres atouts, de la solidarité, on ne lâche rien. C’est positif. Tout n’est pas négatif, mais il faut mieux contrôler ces moments.

Votre équipe n’a jamais su s’adapter à l’arbitrage de ce match…

Tu as raison. Nous nous sommes concentrés sur l’arbitre. C’est quelqu’un, à juste titre, qui est dur envers les assistants de plaquage. Il pénalise à chaque fois. Je l’avais vu lors des quatre derniers matches. Il est très pointilleux. Même si on se détend un peu, ce n’est jamais suffisant. Il faut savoir s’adapter. Je vais entrer encore plus dans leur tête. À un moment donné, il faut prendre ses responsabilités et écouter. Sinon, ça va vite m’énerver. Si on ne comprend pas, on ne joue pas. Ce sera simple et clair. J’ai assez de gars pour faire une rotation.

Quel a été votre ressenti durant le dernier quart d’heure ?

Je me dis : « Ouf, fais-toi plaisir et amusez-vous. » Il faut continuer à faire preuve de patience dans la zone de but et dans nos matchs. C’est payant à long terme. Physiquement, nous sommes bons. Nous devons avoir confiance en notre travail.

Avec ce troisième succès consécutif, Toulon se hisse en tête du classement. Est-ce déjà un message qui a été transmis à la concurrence ?

Je n’ai pas de message à transmettre. Ces dernières années, Toulon connaît des départs assez moyens. Sur les neuf premières journées, avant la trêve, je veux voir où nous allons nous situer dans ce classement. C’est un grand défi. Depuis très, très longtemps, vous avez de meilleures statistiques, on n’arrive plus à faire un bon début de saison. Aujourd’hui, c’est exact. On est dans les clous. Désormais, il nous reste deux déplacements (Clermont et Racing 92, NDLR). Je suis en attente. Aujourd’hui, ça va au niveau comptable. Sur la solidarité, j’aime ça aussi ! Le reste viendra. Il faut construire et persévérer. Nous devons élever notre niveau dans les matchs à venir.

Cammile Bussière

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