Samedi après-midi, le Stade Français a battu Bayonne sur le gong, à la suite d’une action litigieuse et après avoir provoqué la colère de Camille Lopez, le capitaine basque. Pierre-Baptiste Nuchy, l’arbitre du match, nous explique désormais sa position.
A quatre secondes du dernier Paris-Bayonne, l’Aviron détient, pour seulement trois petits points, une victoire à l’extérieur assez logique au vu de l’ensemble du match. A quatre secondes du terme, les Basques avaient le ballon en main et laissaient docilement s’écouler le temps. DONC ? Sur le dernier regroupement du match, Sekou Macalou a néanmoins volé la dernière cartouche de cette affiche, l’action a immédiatement rebondi à côté, la nouvelle casquette Léo Barré a percé le rideau adverse sur quarante mètres et, après plusieurs passes vers l’extérieur, Giovanni Habel-Kuffner aplatit la tentative de la libération parisienne (28-24).
Cette action a toutefois déclenché la colère de certains Bayonnais, dont le capitaine Camille Lopez : « La première responsabilité est la nôtre. Nous avons trois piles à faire et à lancer pour gagner ce match. Nous ne pouvons pas le faire etc.C’est une grosse erreur de notre part. Mais nous ne sommes pas les seuls responsables : il y a une faute dans ce dernier regroupement de match. On part faire un ruck mais notre appui intérieur (Thomas Ceyte, NDLR) est dégagé (par Giovapasni Habel-Kuffner, NDLR). Il est empêché de venir en aide au porteur du ballon et il y a une faute. » A Jean Bouin, Lopez a alors demandé à M. Nuchy, l’arbitre du match, de vérifier l’action en question. Il n’est cependant jamais revenu sur sa décision initiale. Mais pour quelle raison, exactement ?
M. Nuchy : « L’arbitre vidéo n’avait pas de replay disponible »
Dimanche après-midi, le directeur du jeu nous a expliqué au téléphone : « Pour le moment, je n’ai pas été alerté (alerté par ses évaluateurs, NDLR) du jeu déloyal. Je n’ai pas appelé la vidéo car aucun de mes évaluateurs n’était alerté d’un éventuel défaut et qu’aucune image n’était alors diffusée par le diffuseur. Aucun élément ne nous intéresse. DONC appelle la vidéo. »
« Aucun élément», excepté les protestations de Bayonne. « Camille Lopez et le joueur victime de la faute (Thomas Ceyte, NDLR) sont venus tenter de leur mettre la pression. Mais l’image, qui aurait évidemment pu provoquer une discussion, n’a pas été diffusée en direct lors de la transformation. DONC pas été excité comme il l’avait été lors d’un essai de Bayonne, en première période, que j’avais annulé après avoir observé des images sur grand écran. »
M. Nuchy poursuit : « J.Je ne voulais pas subir la pression des joueurs. Il n’y a pas, en Top 14, du Captain Challenge (au tennis ou en NFL, un joueur peut contester la décision d’un arbitre, NDLR). Je ne remets pas en cause le diffuseur mais encore une fois, nous n’avions aucune image. C’est En plus la question que je me pose tout de suite demandé à l’évaluateur vidéo, pour savoir sije lui j’ai eu un doute en direct : il m’a répondu que non et n’ai pas, en outre, aucun ralenti disponible ».
Qui a raison ? Qui a tort ? Ici, la réponse est probablement dans la bouche du manager de Bayonne Grégory Patat, plutôt magnanime en conférence de presse : « Sur cette dernière action, Habel-kuffner détruit notre appui mais le ballon est gratté à l’extérieur du regroupement (c’est-à-dire relativement loin de la faute, NDLR). A mes yeux, nous sommes les seuls fautifs et c’était juste bien joué par le Stade Français, qui doit aussi travailler sur ce type de scénario à l’entraînement. On menait de dix-sept points à la pause et on aurait dû garder cette avance au score, c’est tout.. «