Top 14 : « Je me réjouis de cette saison qui est assez exceptionnelle », avoue Marc Lièvremont, au sujet de l’USAP
Marc Lièvremont, ancien troisième ligne de l’USAP de 1988 à 1997, donne son avis sur la saison en cours de Perpignan et la dynamique des dernières semaines. Consultant pour Canal+, l’ancien sélectionneur des Bleus (2007-11) est charmé par les Catalans et vante le système actuel du club.
De l’extérieur, comment est perçue l’USAP ?
Je n’entends que des éloges à l’égard de l’USAP. D’abord parce que c’est un club qui a une vraie identité. C’est une place forte historique du rugby français. Ils ont été un temps en difficulté, et cela ne plaît à personne d’imaginer que l’USAP puisse disparaître du paysage du rugby français. En tout cas, il y a beaucoup de sympathie chez Canal+ pour le club et l’environnement, les supporters, l’ambiance, Aimé-Giral…
Comment voyez-vous les Catalans ?
Depuis plusieurs saisons, ils pratiquent un très beau rugby. Même en difficulté, ils ne renoncent pas à leurs ambitions. Que ce soit Franck Azéma aujourd’hui, ou à l’époque de Patrick Arlettaz. Je suis ravi de cette saison qui est assez exceptionnelle en termes de résultats. Les débuts ont été compliqués, mais depuis plusieurs semaines, ils pratiquent un rugby de qualité. Ils ne sont pas loin des places qualificatives et on peut penser que l’essentiel est fait, en termes de maintien. C’est une super nouvelle qu’à deux mois de la fin du championnat, il y ait ce réconfort. C’est bien.
Lire aussi :
Top 14 – USAP : contre Lyon, l’ouvreur Jake McIntyre a parfaitement maîtrisé le jeu
Pensez-vous que l’USAP peut se tailler une place dans le top six ?
Je ne sais pas. Je suis le Top 14 depuis plusieurs années. Par expérience, quand les clubs qui se battent pour le maintien commencent à être assurés du maintien, il y a parfois un peu de relâchement. J’espère que ce ne sera pas le cas à Perpignan. D’autant que leur emploi du temps n’est pas défavorable. L’enjeu du match à Montpellier est extrêmement important en ce sens. Rien n’est impossible ! Mais je pense que le match de ce samedi est essentiel. Après, je ne suis pas dans la tête des joueurs et du staff, je ne sais pas comment ils ont basculé. C’est toujours un peu compliqué, quand on projette une ambition, à savoir jouer à l’USAP. Et je comprends le double langage qu’ils utilisent encore. Par exemple, je sais que Canal souhaitait se rendre à Perpignan cette semaine pour faire un reportage pour le Canal Rugby Club et que Franck Azéma considérait que c’était encore un peu tôt. Mais on le voit souvent dans les clubs. Ils préfèrent rester dans la peau du challenger, ou du club qui joue pour sa survie. Mais je pense que c’est dommage. Parce que c’est bien de mettre en avant des clubs comme l’USAP, de montrer comment ça marche. C’est une manière de féliciter une équipe qui joue bien au rugby et qui peut potentiellement se qualifier.
Franck Azéma ? C’est une belle opportunité pour le club.
Vous parliez de Franck Azéma. A-t-il été l’homme providentiel pour succéder à Patrick Arlettaz ?
Oh oui ! Au-delà de ses origines catalanes et du fait qu’il y a déjà travaillé avec succès il y a plusieurs années, il reste un manager très expérimenté qui a fait ses preuves partout. Par rapport à l’état d’esprit du pays catalan et à l’identité, c’est évidemment une belle opportunité pour le club, dans la continuité de Patrick Arlettaz, d’avoir pu bénéficier du talent et de l’expérience de Franck Azema. C’est un contexte qu’il connaît parfaitement. C’est idéal. En outre, il y a aussi le porte-drapeau du rugby catalan, « Zaza » Marty. Il est essentiel que le modèle catalan ait cette continuité. C’est bien d’avoir des compétences. Mais c’est encore mieux d’avoir des compétences adaptées à un contexte particulier. Et c’est aussi pour ça que ça marche à l’USAP.
Lire aussi :
Top 14 : la stratégie, le banc, Duguivalu… Les favoris et favoris de L’Indépendant après USAP – Lyon
Avez-vous un joueur que vous appréciez particulièrement dans l’équipe catalane ?
J’aime vraiment l’ouvreur Jake McIntyre. Mais en même temps, c’est ce collectif que j’aime par dessus tout. J’aurais du mal à sortir avec quelqu’un en particulier. Cela montre l’état d’esprit de cette équipe qui implique l’ensemble de l’effectif. C’est essentiel, vital. Cela montre aussi qu’en amont, il y a une vraie réflexion en matière de recrutement. Et il y a de la qualité avec des joueurs qui s’intègrent facilement avec peu d’échecs. Parce que cela aussi est essentiel. C’est vraiment cette profondeur d’effectif et cette homogénéité qui fait la force de cette équipe. En tout cas, je souhaite à l’USAP une bonne fin de saison !